Bangladesh : les réfugiés Rohingyas ne veulent plus retourner au Myanmar
- Sur les 3500 musulmans d'Arakan, autorisés ce mois par le gouvernement du Myanmar à rentrer chez eux, aucun n'a accepté.

Ankara
AA - Cox's Bazar
Les musulmans d'Arakan (Rohingyas), réfugiés au Bangladesh après avoir fui l'oppression et les massacres dont ils étaient victimes, ne souhaitent pas retourner vivre au Myanmar.
C'est ce que vient préciser une déclaration de presse réalisée jeudi par le Commissaire de l'Organisation des Nations unies (ONU), en charge de l'aide et du retour des réfugiés aux Bangladesh, Abul Kalam.
Ce dernier a indiqué que sur les 3500 musulmans d'Arakan autorisés ce mois par le gouvernement du Myanmar à rentrer chez eux, aucun n'a accepté.
Kalam a notamment précisé que parmi les 295 familles contactées par le gouvernement bangladais et le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), aucun ne souhaite retourner vivre au Myanmar.
Par ailleurs, face à cette situation, la Première ministre bangladaise, Sheikh Hasina, a insisté sur le fait qu'aucun réfugié ne sera forcé à partir et que les éventuels départs se feront sur la base du volontariat.
Le gouvernement du Myanmar avait, pour sa part, fait entendre que les retours débuteraient à partir d'aujourd'hui.
De nombreuses organisations civiles ont lancé un appel pour que les conditions nécessaires soient mises en place pour le retour des musulmans d'Arakan.
Selon l'UNHCR, pas moins de 22 milles noms de réfugiés au Bangladesh ont été communiqués aux autorités du Myanmar, qui en ont sélectionné seulement 3500.
Actuellement, 900 milles musulmans d'Arakan vivent réfugiés, depuis près de deux ans, dans des camps au Bangladesh.
L'armée du Myanmar et les milices extrémistes bouddhistes ont commis des crimes, des agressions et des massacres brutaux contre la minorité musulmane des Rohingyas dans la province d'Arakan, qui s'étaient intensifiés à partir du 25 août 2017.
Depuis le 25 août 2017, 900 mille Rohingyas, contraints de quitter le Myanmar en raison des violences infligées, se sont réfugiés au Bangladesh selon les données de l'ONU.
Alors que le nombre de musulmans Rohingyas vivant en Arakan s'élevait à 2 millions au cours des années 1970, ce nombre a progressivement diminué en raison des massacres systématiques qui ont contraint les Rohingyas à fuir.