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Afghanistan : le chef de la diplomatie de l'UE qualifie la situation de "catastrophe pour la crédibilité de l'Occident"

- "Il faut bien comprendre que l'établissement d'un canal de communication, n'implique en aucun cas la reconnaissance politique internationale des Taliban", a souligné Josep Borrell

Ekip  | 19.08.2021 - Mıse À Jour : 20.08.2021
Afghanistan : le chef de la diplomatie de l'UE qualifie la situation de "catastrophe pour la crédibilité de l'Occident"

Brussels Hoofdstedelijk Gewest

AA / Bruxelles / Agnes Szucs

Les récents développements en Afghanistan ont porté un grave préjudice à la crédibilité de l'Occident, a déclaré jeudi le chef de la diplomatie de l'UE.

"C'est une catastrophe pour la population, pour les valeurs et la crédibilité de l'Occident, et pour la conduite des relations internationales", a déclaré Josep Borrell aux députés européens lors d'une session organisée par les commissions des affaires étrangères et du développement du Parlement européen.

Borrell a déclaré que la communauté internationale avait atteint son premier objectif, à savoir l'intervention en Afghanistan en 2001, et était parvenue à éliminer Al-Qaïda, qui s'y était implanté, mais qu'elle n'était pas parvenue à construire un État malgré tous ses efforts.

Le chef de la diplomatie européenne a estimé que, malgré les propositions du secrétaire d'État américain Antony Blinken, il était peu probable que les Taliban incluent des membres de l'ancien gouvernement afghan dans un nouveau gouvernement d'unité nationale.


- La communication n'est pas la reconnaissance


Borrell a également expliqué ses propos sur la nécessité de communiquer avec les Taliban, tenus mardi à l'issue d'une vidéoconférence extraordinaire des ministres des affaires étrangères de l'UE.

"Il faut bien comprendre que l'établissement d'un canal de communication, n'implique en aucun cas la reconnaissance politique internationale des Taliban", a-t-il souligné, ajoutant que l'UE vise uniquement à faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire aux personnes dans le besoin.

Il a également suggéré que les Européens coopèrent mieux avec les pays voisins "afin qu'ils puissent mieux faire face aux retombées négatives (de) la migration, du risque accru de terrorisme et du trafic de drogue."

Josep Borrell - ancien politicien espagnol - a déclaré aux députés que 150 Afghans, anciens collaborateurs de la délégation de l'UE en Afghanistan ainsi que leurs familles, avaient atterri en Espagne tôt ce matin.

Mais quelque 300 personnes du même groupe tentent toujours de se rendre à l'aéroport de Kaboul pour embarquer sur un vol de l'UE, a-t-il ajouté. Le chef de la diplomatie européenne a précisé qu'il avait dépêché un envoyé spécial et trois autres officiels de l'UE en Afghanistan pour favoriser leur évacuation.

L'Union européenne a "le devoir moral de les sauver", car ils "ont loyalement promu et défendu les valeurs de l'UE ces dernières années", a souligné Borrell.

Il a laissé entendre que l'Union européenne pourrait essayer de faire venir davantage de personnes, en particulier des défenseurs des droits de l'homme et des femmes, qui, d'une manière générale, ont collaboré avec l'Union européenne en Afghanistan, mais il a souligné que l'Union ne pouvait pas évacuer tous ceux qui veulent quitter le pays.


*Traduit de l’Anglais par Mourad Belhaj

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