AA / Tunis / Fatma Ben Amor

En marge de la finale de la coupe de Belgique de football, de violents incidents ont éclaté dimanche soir dans la commune bruxelloise de Molenbeek, sur fond de racisme et d'islamophobie, ont rapporté les médias belges et français.

La rencontre, qui s'est jouée au stade du Roi-Baudoin, a opposé le Club du FC Bruges au RSC Anderlecht et s'est soldée par la victoire des Brugeois (2-1).

Des hooligans brugeois ont attaqué des commerces et pris pour cible des personnes issues de l’immigration, indique RTBF. Environ 80 personnes ont été prises en charge par les secours, dont 9 ont dû être transportées vers un établissement hospitalier.

Selon RMC Sport, "un groupe d’environ cent individus, vêtus de noir, cagoulés et armés de matraques, a envahi les rues du quartier, où vit notamment une importante communauté d'origine marocaine". Le média précise que les agresseurs pourraient être issus des North Fanatics 13, ultras du FC Bruges, connus pour leurs positions d’extrême droite, notant que ces incidents se sont déroulés "sur fond de racisme et d'islamophobie".

"Il y avait la volonté certaine d'aller chercher les problèmes et d'aller casser de l'Arabe", a déclaré Jean-Michel De Waele, sociologue, spécialiste du hooliganisme, au micro de RTL Info.

Le FC Bruges a, dans un communiqué, condamné ces incidents, précisant qu'il "coopérera avec la police pour identifier les personnes impliquées". La police a déclaré avoir procédé à l'interpellation de plus de 60 personnes en lien avec les incidents.

Ces violences ont fait la Une de la presse belge. "Le raid violent et raciste des hooligans brugeois", a titré Le Soir, parlant de "racisme à l’état pur" et qualifiant les faits de "scandaleux, effrayants, ignobles et inadmissibles".

Le quotidien belge néerlandophone De Morgen a, pour sa part, critiqué les politiques et leur indignation sélective. "Il faut bien comprendre ce qui s’est passé ici : Il s’agissait d’un raid raciste planifié et violent contre un quartier populaire où vivent de nombreux immigrés. Ce quartier n’était pas situé sur la route du stade. Il s’agit d’une violence politique ciblée d’extrême droite contre des civils. Et les politiciens regardent ailleurs", a expliqué le journal.