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France : le CCIF s’est auto-dissous avant le décret du gouvernement

- Qualifié « d’ennemi de la République » par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) faisait l’objet de vives pressions depuis plusieurs semaines

1 23  | 27.11.2020 - Mıse À Jour : 27.11.2020
France : le CCIF s’est auto-dissous avant le décret du gouvernement

France

AA/Nice/Feïza Ben Mohamed

Le CCIF (Collectif Contre l’Islamophobie en France) s’est auto-dissous sans attendre que soit prononcée sa dissolution en conseil des ministres, a annoncé vendredi l’ONG antiraciste dans un communiqué de presse.

Qualifié « d’ennemi de la République » par le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin, le CCIF faisait l’objet de vives pressions depuis plusieurs semaines.

« Comme nous vous l’avions annoncé le 26 octobre, le CCIF a activé un plan d’ampleur permettant de déployer une large partie de ses activités à l’étranger », rappelle la direction dans son écrit, avant de préciser que « la notification de dissolution reçue le 19 novembre a donc été sans objet, puisque le CCIF n’existe plus en tant que structure ».

En effet, l’ONG fait savoir ce vendredi que son « Conseil d’administration a prononcé, le 29 octobre dernier, la dissolution volontaire du CCIF » et que ses « actifs » ont été « transférés à des associations partenaires qui se chargeront de prendre le relais de la lutte contre l’islamophobie à l’échelle européenne ».

« Concernant nos adhérents, nos partenaires, nos soutiens et les personnes qui suivent notre travail, il leur sera proposé de prendre attache avec nos associations partenaires, et s’ils le souhaitent, pourront suivre et soutenir la lutte contre l’islamophobie » conclut l’équipe du CCIF, dont les moyens de communication seront fermés dans les 24 heures.

Cette décision prise par les équipes de l’association vient mettre un terme à l’acharnement du gouvernement à son encontre.

Dans un courrier reçu le 19 novembre dernier, le ministre de l’intérieur accuse notamment le CCIF d’avoir eu comme trésorier, un certain Abdelhakim Sefrioui, mis en cause dans le cadre de l’enquête sur l’attentat de Conflans-Sainte-Honorine.

Une accusation formellement démentie par le collectif, qui pointe une confusion des services de l’Etat, entre le CCIF et le CIF (Conseil des Imams de France), qui n’ont absolument aucun lien.

« Depuis plus d’une semaine, nous avons répondu aux différents griefs qui nous sont reprochés dans la notification de dissolution, et nous avons démontré que celle-ci se basait sur des éléments infondés, biaisés ou mensongers », souligne à cet effet le CCIF dans son communiqué final.

À noter également que l’association humanitaire musulmane Barakacity a été dissoute le 28 octobre dernier par le gouvernement pour des motifs, eux aussi, formellement contestés par sa direction.

Les avocats de Barakacity ont d’ailleurs annoncé jeudi qu’ils saisissent la CEDH (Cour Européenne des Droits de l’Homme), pour faire annuler cette décision arbitraire.

De nombreuses ONG internationales et personnalités publiques s’étaient élevées contre ces dissolutions abusives actées au plus haut sommet de l’Etat, alertant sur des atteintes graves aux libertés.

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