AA / Tunis / Aid Amira

Plusieurs centaines de personnes, entre Tunisiens et étrangers; musulmans, chrétiens et juifs; ont participé, jeudi soir, à un Iftar géant organisé sur la place symbolique de la Kasbah à Tunis.

A l’appel à la prière, qui marque la fin du jeûne et le début de l’Iftar, les participants se sont tous mis debout pour réciter La Fatiha (première sourate du Coran) à la mémoire des martyrs de la Tunisie et des victimes des attentats terroristes perpétrés dans le pays.

Des ministres, des journalistes, des députés et des hauts responsables, de confessions différentes, se sont réunis pour un Iftar international dans l’objectif de «défier le terrorisme et de se dresser, unis, contre ce phénomène », a indiqué Sadok Kouka, président de la fédération tunisienne des restaurants touristiques, organisatrice de l’évènement.

Le repas, puisé dans la pure tradition gastronomique tunisienne, a rassemblé autour d’une même table des personnes d’origines, de cultures et de confessions différentes, dans une ambiance conviviale et sereine, à l’image du pays, de son histoire plusieurs fois millénaire et de sa culture faite d’ouverture, de tolérance, de respect et de coexistence pacifique.

«A travers cette manifestation, nous voulons envoyer un message clair: Ce pays d’accueil et d’ouverture n’a pas peur du terrorisme, et il est sérieusement déterminé à l’éradiquer», a affirmé Kouki.

Le grand Mufti de Tunisie, Hamda Saïed, a également souligné que les religions se rejoignent sur un message humaniste commun appelant au rapprochement des peuples, au dialogue des civilisations, à l’entraide des hommes et à la suppression de tous les obstacles qui se dressent devant l’humanité».

Et d’ajouter: «Nous voici réunis pour une célébration de l’amour, de la cohésion et de la tolérance, en présence des représentants des trois religions monothéistes en Tunisie, connue tout au long de l’histoire comme une terre de rencontre, de dialogue, de clémence et de justice».

Les chrétiens de Tunisie, et à leur tête l’archevêque de Tunis Ilario Antoniazzi,  se sont associés à la douleur provoquée par les récentes opérations terroristes dans le pays.

«Nous coexistons dans l’amour, notre amour est plus fort que la division, la haine et l’extrémisme», a plaidé l’archevêque de Tunis, soulignant encore: «Nous devons avoir le courage de dire oui au dialogue et non à la violence ; pour dire oui à la paix et à l’acceptation de l’autre, et non à la guerre et à l’exclusion».

Le grand rabbin de Tunisie Haïm Bittan a pour sa part déclaré que «le terrorisme est un crime contre l’humanité, il n’a ni religion, ni race, ni patrie. C’est de criminalité qui frappe les peuples sans distinction».

«Ce qui est arrivé à Sousse et au Bardo est choquant, il y a une caractéristique tunisienne qu’il faut relever : L’amour de la vie et le respect de l’autre», a-t-il insisté.

Il a invité les touristes étrangers à visiter et à soutenir la Tunisie: «Nous ne devons pas laisser le terrorisme atteindre son objectif. Visitez la Tunisie plus que l’Europe et les Amériques, pour que les criminels sachent qu’ils n’ont pas atteint leurs objectifs. La Tunisie est une terre de tolérance et de paix», a-t-il renchéri.

La Tunisie a été secouée, vendredi dernier, par un attentat terroriste sans précédent dans un hôtel de Sousse, qui fait 38 victimes, toutes des touristes étrangers.

Le 18 mars dernier, un autre attentat terroriste contre le musée du Bardo, à Tunis, a fait 22 victimes : 21 touristes étrangers et un agent des forces de sécurité.