Mar Saba: Le monastère le plus célèbre en Palestine est interdit aux femmes

Ramallah
Si vous décidez de visiter le monastère Mar Saba situé dans le sud de la Cisjordanie, il est probable que certains vous déconseillent de vous faire accompagner par votre épouse ou par n'importe quelle autre femme.
Les religieux ne permettent en effet pas au sexe féminin de rentrer dans leur couvent car selon leurs croyances cela pourrait annuler leurs prières.
Le monastère Mar Saba, qui se situe à quelques kilomètres de la ville de Bethléem dans le désert de Judée, en Cisjordanie, est l’un des monastères les plus célèbres en Palestine.
Pour pouvoir accéder à cet endroit, il faudrait tout d’abord, traverser la ville d'al-Abidiya, dans le sud de Bethléem et franchir par la suite, de nombreux virages et méandres entrecoupés de superbes vues sur les collines et les montagnes.
Dans une déclaration à Anadolu, le moine Claritouch a indiqué que la construction du monastère remonte à l'année 483 qui coïncidait avec l'arrivée du Saint Saba et de ses élèves à ce lieu. A cette époque, ils décidèrent d'y ériger une église.
Il a ajouté que le Saint Saba fut décédé en 532. Plus tard, les Perses volèrent sa dépouille dès leur occupation de la Palestine. L'Eglise catholique romaine a pu, cependant, restaurer cette dépouille en 1965 et l’a déposée dans le monastère jusqu’à ce jour.
Conformément à des dépliants distribués aux visiteurs du monastère, le Saint Saba fut entré aux ordres à l'âge de 8 ans et fut arrivé à Bethléem quand il eut 18 ans.
Ces dépliants indiquent que la dépouille du Saint Saba est préservée dans un cercueil en verre alors que d'autres religieux furent inhumés dans un cimetière relevant du monastère.
Au sujet de l'interdiction faite à l’entrée des femmes dans le monastère, le moine a expliqué que ce sont d'anciennes traditions qui empêchent les femmes d'accéder aux espaces réservés aux hommes et vice versa.
Il a ajouté que lui et ses compagnons sont constamment en état de prière et c'est pour cette raison que les femmes ne peuvent être à leurs côtés.
A son tour, l'évêque Théovanis, un des adeptes du Patriarcat orthodoxe de Jérusalem a confié que des milliers de touristes visitent le monastère annuellement et sont principalement originaires de Russie, de Roumanie, de Bulgarie, de Serbie et de Grèce.
Il a précisé qu'un certain nombre de saints importants ont séjourné dans le monastère, notamment Saint Jean le Damascène, qui a quitté la Syrie et s'est rendu au monastère pour se retirer et se consacrer au culte.
Il a ajouté que 15 moines séjournent actuellement au monastère pour se consacrer au culte.
Tout visiteur du monastère note l'absence de lignes d'eau, d'électricité, de téléphone ou tout autre moyen technologique. Ainsi, les moines déclarent qu'ils se contentent de chandelles, des lanternes pour l'éclairage et une source d'eau pour boire.
Ce qui est également remarquable, c'est que chaque visiteur dispose d'une bouteille d'eau de cette source qui se trouve à l'intérieur du monastère après qu'on y ait fait bouillir des branches de palmiers, remèdes à plusieurs maladies et une solution à la stérilité.
Le maire d'el-Abidiya, Naji Rdaida, a déclaré à Anadolu que le monastère est un site touristique important datant de plus de 1500 ans et qui constitue un joyau artistique auquel tout le monde devrait s'intéresser.
Il a précisé que des efforts rigoureux doivent être entrepris pour inscrire le monastère dans la liste du patrimoine mondial établie par l'UNESCO et qu'une demande officielle sera soumise à cette organisation l'année prochaine.
Il a indiqué à Anadolu que le monastère représente un chef d'œuvre architectural divisé en plusieurs parties et plusieurs étages outre les escaliers, les portes, les couloirs qui permettent d'accéder aux différentes parties du bâtiment.
Il a rappelé que plus de 300000 personnes visitent le monastère chaque année et qu'il demeure certain que ce nombre se multipliera au cas où le lieu serait inscrit dans la liste du patrimoine mondial.
La Palestine a réussi à inclure la ville de Bethléem et le village de Battir situé à 5 km à l'ouest de Bethléem et au sud-ouest de Jérusalem en 2014 sur la liste du patrimoine mondial, tandis que la ville de Jérusalem a été incorporée depuis les années 1980, à la demande de la Jordanie.
La ville d'Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, a été inscrite, le 8 juillet de cette année, sur la Liste du patrimoine mondial après que 12 Etats membres de l'UNESCO ont voté lors d'une réunion tenue en Pologne en faveur de la demande palestinienne soumise à cet égard. Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.