Culture et Arts

La "Petite Sainte-Sophie" de Paris attend ses visiteurs turcs

L'Eglise du Saint-Esprit, située dans l'est parisien, s'érige comme la "petite Sainte-Sophie" à la française, avec ses coupoles et son style architectural aux allures du monument historique stambouliote.

Bilal Müftüoğlu  | 28.09.2015 - Mıse À Jour : 28.09.2015
La "Petite Sainte-Sophie" de Paris attend ses visiteurs turcs

Paris

AA - Paris - Bilal Muftuoglu

L'Eglise du Saint-Esprit, surnommée "la petite Sainte-Sophie" par les riverains de l'est parisien, incarne le grand monument stambouliote, Sainte-Sophie ou encore Ayasofya, dans la capitale française. 

Située dans le 12e arrondissement de Paris, sur l'Avenue Daumesnil plus précisément, la Paroisse se distingue des églises de son époque par son style architectural. Inaugurée en 1929 et inscrite comme "monument historique" par l'Etat français en 1979, l'Eglise du Saint-Esprit se caractérise par sa coupole, élément assez rare dans l'architecture de l'Europe occidentale. Avec sa coupole mesurant 22 mètres de diamètre pour 33 mètres de hauteur, elle a été façonnée aux allures de la grande coupole de Sainte-Sophie d'Istanbul, qui, elle, mesure 31 mètres de diamètres pour 51 mètres de hauteur. 

Les habitants du 12e arrondissement, qui continuent à fréquenter l'Eglise en grand nombre encore aujourd'hui, avaient d'ores et déjà remarqué les ressemblances entre les monuments stambouliote et parisien, dès l'inauguration de ce dernier, confie à Anadolu, Olivier Byl-Dupuich, responsable de l'Association "Art, Culture et Foi". 

L'architecte de l'église, Paul Tournon s'était défendu à l'époque, en disant qu'il n'avait pas "copié" mais qu'il s'était "inspiré" par l'idée d'une coupole, poursuit Byl-Dupuich. Pourtant, la Paroisse avait rapidement obtenu le surnom de "petite Sainte-Sophie", note pour sa part, Alain Leroy-Chaumette, architecte et membre de cette association de soutien aux activités culturelles de l'archevêché de Paris. 

Ouverte au public comme un des plus récents lieux de culte à Paris, l'Eglise du Saint-Esprit fut bâtie entièrement en béton, ce qui la distingue encore d'autres monuments historiques. Avec sa façade en briques et ses fresques qui illustrent l'histoire du christianisme de l'époque des apôtres jusqu'au 20e siècle, elle incarne par ailleurs le style architectural moderne. 

Ses murs en béton, originellement blancs, se sont salis au fur du temps avec les bougies, déplore Byl-Dupuich, tout en ajoutant que leur couleur actuelle accentue davantage la ressemblance avec l'intérieur de Sainte-Sophie.

Erigée seulement en 27 jours, la coupole, symbole de la "plénitude" et de l'"infini", a ainsi fait son retour à l'architecture de l'Europe occidentale, après sa disparition sous l'influence de l'art gothique, poursuit le responsable.

Loin des lieux touristiques de la capitale française, l'Eglise n'a pas encore eu des visiteurs turcs, constate Byl-Dupuich. "Nous aimerions qu'ils visitent notre église. Ses portes sont ouvertes à tous", souligne-t-il. 

La visite touristique de ce lieu de culte n'est pas encore une pratique répandue, affirme de son côté Leroy-Chaumette. L'église a pourtant reçu une délégation d'imams français qui ont souhaité voir les ressemblances avec Sainte-Sophie d'Istanbul, précise-t-il.

Les responsables de l'Eglise pourront organiser des visites guidées pour les Turcs souhaitant apprécier l'inspiration stambouliote dans ce monument, concluent les membres d'Art, Culture et Foi. 

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