JO Paris 2024 : La cérémonie d'ouverture et ses transgressions sous le feu des critiques
- L'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 suscite des réactions contrastées, oscillant entre indignation et admiration

Ile-de-France
AA / Paris / Ümit Dönmez
La cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024 et ses transgressions ont laissé peu de monde indifférent. Dans un communiqué, l'Épiscopat français a déploré des scènes jugées "outrageuses et provocatrices" tout en saluant des moments "de beauté, d'allégresse, riches en émotions et universellement salués".
Par voie de communiqué, les évêques de France ont exprimé leur consternation face aux choix artistiques présentés ce 26 juillet. Ils ont dénoncé des scènes de "dérision et de moquerie du christianisme", notamment une parodie de la Cène avec des drag-queens et une DJ incarnant Jésus-Christ. Cette performance a suscité une vague d’indignation, des personnalités politiques de droite aux internautes, qui ont dénoncé une mise en scène "christianophobe", "irrespectueuse" et "blasphématoire".
"Nous remercions les membres des autres confessions religieuses qui nous ont exprimé leur solidarité. Ce matin, nous pensons à tous les chrétiens de tous les continents qui ont été blessés par l'outrance et la provocation de certaines scènes", a poursuivi l'épiscopat. "Nous souhaitons qu'ils comprennent que la fête olympique se déploie très au-delà des partis pris idéologiques de quelques artistes."
Les évêques ont cependant reconnu les moments de grâce de la cérémonie, célébrant une soirée qui a offert au monde entier "de merveilleux moments de beauté, d'allégresse, riches en émotions et universellement salués". Ils ont également mis en avant l'implication de l’Église dans les Jeux à travers les "Holy Games", un événement visant à partager la ferveur sportive et populaire.
Sur les réseaux sociaux, les réactions n'ont pas tardé à fuser. La politicienne d'extrême droite, Marion Maréchal, a exprimé sa déception face à une cérémonie qu'elle a qualifiée de "propagande woke grossière". Elle a critiqué la présence de drag-queens, de tableaux représentant des scènes de décapitation et l’humiliation perçue de la Garde républicaine dansant sur une chanson de l'artiste Aya Nakamura.
Le rappeur Rohff a lui aussi partagé son indignation, évoquant une "cérémonie occulte à ciel ouvert" et une représentation "blasphématoire" et "irrespectueuse" du peuple de France. De son côté, l'avocat Fabrice Di Vizio a promis de porter la voix des Chrétiens offensés et de demander réparation pour le "préjudice moral" subi.
Dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux, l'essayiste Jacques Attali, a estimé que l’histoire jugera cette cérémonie d’ouverture. "Dans 10 ans, soit ces transgressions seront devenues naturelles et banales, soit elles seront ressenties comme la mesure de ce que 2024 était un moment de décadence."
"Nous verrons dans 10 ans si la transgression est devenue ouverture vers la liberté ou au contraire si 2024 aura été un point d'inflexion vers un retour obscurantiste, nostalgique, qui aura marqué la fin d'une époque de liberté. Je ne pense pas que le pire soit le plus vraisemblable, je pense au contraire que ce qui s'ouvre ici est une période où la France aura ouvert une voie", a-t-il ajouté.
Sur RTL, la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, a défendu la cérémonie comme une "promesse tenue" de "surprendre et innover". Elle a salué le travail du metteur en scène Thomas Jolly, qualifiant l'événement de "symbiose grandiose de toutes les dimensions de ce qu'est la France". Elle a également répondu aux critiques en qualifiant la cérémonie de "réconciliation de toutes les dimensions de la France" et en soulignant son caractère qui se veut inclusif et tolérant.
Le Président français Emmanuel Macron a exprimé sa gratitude sur X (anciennement Twitter), remerciant Thomas Jolly et les artistes pour "ce moment unique et magique". Il a proclamé : "On en reparlera dans 100 ans ! ON L’A FAIT !"
Le journaliste Robert Carter, quant à lui, a souligné sur X la "menace" que représentent, selon lui, les idéologies anti-religieuses pour la culture occidentale. Il a suggéré que l'Islam pourrait être la "dernière chance" de préserver les valeurs autrefois défendues par le Christianisme.
Cette diversité de réactions illustre bien les tensions et les divergences culturelles et religieuses qui traversent la société française et internationale. Tandis que certains y voient une avancée vers l'inclusion et l'innovation artistique, d'autres y perçoivent une provocation et un manque de respect envers les traditions religieuses, ainsi qu'une menace pour la société de leur choix.
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