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Tunisie: des opposants entament une grève de la faim pour protester contre "le régime individuel"

- Avec la participation d'un certain nombre de parlementaires et de personnalités publiques et politiques, pour protester contre la suppression des voix dissidentes, selon un communiqué de l'initiative "Citoyens contre le coup d’Etat".

Yosra Ouanes  | 23.12.2021 - Mıse À Jour : 23.12.2021
Tunisie: des opposants entament une grève de la faim pour protester contre "le régime individuel"

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AA / Tunis

L'initiative "Citoyens contre le coup d'État", en Tunisie, a annoncé ce jeudi, le début d'une grève de la faim, pour protester contre "le régime individuel et la suppression des voix dissidentes" dans le pays.

Selon un communiqué de l'initiative sur les réseaux sociaux, "un certain nombre de parlementaires, de personnalités publiques et politiques, et certains membres de l'initiative, ont entamé une grève de la faim, rejetant le régime individuel et la suppression des voix des opposants".

Dans une déclaration à l'Agence Anadolu, un membre de l'organe exécutif de l'initiative, Habib Bouajila, a déclaré : "l'appel à la grève de la faim s’est fait après l’entrée de la Tunisie dans un véritable tournant répressif".

Bouajila a évoqué "l'attaque contre le sit-in de l'initiative les 17 et 18 décembre derniers, où un certain nombre de partisans a été empêché de manifesté dans l’avenue Habib Bourguiba (centre de la capitale), en plus des restrictions imposées à la presse".

Et de poursuivre : "le coup d'État a pris un tournant nouveau et dangereux en restreignant les droits et les libertés et en monopolisant le pouvoir. Par conséquent, nous entamons une grève de la faim, pour protester contre ces pratiques répressives".

L’initiative "Citoyens contre le coup d'État" est un mouvement populaire qui a présenté une proposition de feuille de route pour mettre fin à la crise politique en Tunisie, proposant la tenue d'élections présidentielles et législatives anticipées, au second semestre 2022.

Les forces de l’ordre ont empêché, dans les journées du vendredi et samedi, des dizaines de manifestants d'installer des tentes pour leur sit-in dans l’avenue Habib Bourguiba, à l'appel de l'initiative "Citoyens contre le coup d'État", et ont dispersé les manifestants en tirant des grenades lacrymogènes.

La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, après que le président du pays, Kaïs Saïed, a adopté des mesures d'exception, dont notamment le gel des prérogatives du Parlement, la levée de l'immunité de ses députés, la suppression de l'organe de contrôle de la constitutionnalité des lois, la promulgation de lois par décrets présidentiels, le limogeage du Premier ministre et la formation d’un nouveau gouvernement.

La majorité des forces politiques du pays rejettent ces décisions et les assimilent à un "coup d'État contre la Constitution", tandis que d'autres forces les soutiennent et y voient une "correction du cours de la révolution de 2011", qui a renversé le président de l'époque, Zine El Abidine Ben Ali.

*Traduit de l’Arabe par Mounir Bennour.

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