Afrique

Tshisekedi en "médiateur" au Tchad pour apaiser les tensions

- Le président congolais est médiateur désigné de la Communauté économique des états d’Afrique centrale pour la crise tchadienne depuis octobre 2022.

Pascal Mulegwa  | 19.07.2023 - Mıse À Jour : 20.07.2023
Tshisekedi en "médiateur" au Tchad pour apaiser les tensions

Congo, The Democratic Republic of the

AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Le Président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi est arrivé mardi dans capitale Tchadienne, N’Djamena où il a consulté, jusque tard dans la soirée, des représentants des partis politiques, de la société civile, des confessions religieuses et des partenaires étatiques, pour apaiser les tensions afin d’aboutir à une transition et des "élections réussies" dans le pays, a indiqué la présidence congolaise.

Pendant plus de six heures, le chef de l'État, facilitateur mandaté par la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), a reçu les délégations des parties prenantes au processus de transition politique au Tchad.

Parmi ses principaux interlocuteurs, il y avait les participants au Dialogue national tchadien organisé en 2022 et ceux qui avaient boycotté ce forum politique exceptionnel.

« Le Président Tshisekedi apprécie l’élan qu’a pris la transition et souhaite que les acteurs politiques gardent ce cap, afin que les élections annoncées en 2024 soient bien organisées dans les délais pour préserver la paix dans l’intérêt du peuple tchadien », a déclaré Brice Mbaimon Gued Mbaye, président national du Mouvement des patriotes tchadiens pour la République (MPTR), participant au Dialogue national inclusif et souverain (DNIS) l'an passé.

L’opposition qui avait récusé le dialogue et qui avait manifesté en octobre dernier, s’est montrée optimiste à l’issue des échanges avec le chef de l’État.

« Nous faisons confiance au président Tshisekedi car il s’est longtemps battu dans l’opposition. Nous voulons participer à la gestion de la transition de notre pays car cela nous concerne tous », a indiqué Izadine Ahmat Tidjani, président du Parti des démocrates pour le renouveau (PDR), selon un compte-rendu de la présidence congolaise.

Il est prévu que le président Tshisekedi s’entretienne, mercredi, avec les autorités tchadiennes dont gouvernement tchadien avant un tête-à-tête avec son homologue, le président Mahamat Idriss Deby Itno.

Les deux personnalités devraient échanger sur « les conclusions de ses consultations avant de tenir ensemble une conférence de presse », indique la délégation qui accompagne Tshisekedi.

Dans cette mission, Tshisekedi « va travailler pour fédérer tous les Tchadiens afin qu’ils rejoignent le processus de transition et s’en approprient », a déclaré Didier Mazenga, ancien ministre congolais de l'Intégration régionale et envoyé spécial du facilitateur.

Le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement tchadien a estimé, de son côté, qu’il n'y a plus aucun doute sur la qualité du facilitateur désigné par la CEEAC.

« Certains disaient que quelqu’un qui a aussi des problèmes chez lui ne peut pas en régler chez les autres. Mais aujourd’hui le président Tshisekedi parle à tout le monde. Il a reçu, chez lui à Kinshasa, Succès Masra de l’opposition et il consulte ici à N’djamena, les partenaires du Tchad et tous les opposants », a déclaré le ministre Aziz Mahamat Saleh.

Il s’est dit persuadé que Tshisekedi « va nous permettre de créer cette inclusivité recherchée ».

Cette visite intervient au lendemain de l'annonce par le pouvoir militaire tchadien de la tenue d'un référendum constitutionnel le 17 décembre.

La crise au Tchad s’est aggravée depuis l'assassinat du président Idriss Deby, lors d'affrontements rebelles. Il avait été succédé par son fils le général Mahamat Deby, en avril 2021.

Des élections transitoires devraient avoir lieu fin 2024 après que le mandat transitoire de Deby fils a été prolongé de deux ans en octobre dernier. Ce glissement a déclenché des manifestations meurtrières de l'opposition.

La possibilité pour Mahamat Idriss Déby de se présenter à la présidentielle à l'issue de la transition, en dépit d'une promesse contraire faite il y a 18 mois à la communauté internationale et l’Union africaine, a été consacrée par le dialogue national souverain et inclusif (DNIS) visant à permettre de réformer les institutions et de mettre en place une nouvelle constitution.

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