Afrique

Tabaski: Au Niger, le mouton est roi, mais pas pour longtemps

-Au fil des jours, une certaine affection se développe entre les familles et leurs moutons, certaines personnes n'hésitent pas de les loger dans leurs chambrs à coucher

Nadia Chahed  | 31.08.2017 - Mıse À Jour : 02.09.2017
Tabaski: Au Niger, le mouton est roi, mais pas pour longtemps Photo d'archives

Niamey


AA/Niamey/Kané Illa

Le Niger s’apprête à célébrer la fête de Tabaski le samedi 2 septembre et non pas le vendredi comme le reste du monde arabo-musulman. Jusqu'à présent, les préparatifs vont bon train malgré la polémique suscitée par le choix de la date par le Conseil islamique.

A la veille de cette grande fête, c’est le mouton destiné au sacrifice qui fait la vedette et attire toutes les attentions.

Certaines pratiques ont parfois un caractère original et peu commun. L'animal est lavé, parfois au savon. Il est ensuite isolé dans un endroit bien nettoyé d'avance pour accueillir le héros de la fête".

"Dieu, à qui le mouton offrande est destiné, aime la propreté. Il est donc normal que le mouton du sacrifice soit propre et bien entretenu", explique Issa Abdoulaye, un habitant du quartier Talladjé de Niamey, rencontré par Anadolu, alors que lui et ses enfants étaient en train de laver leur mouton, sourire aux lèvres.

Une autre attention accordée au mouton destiné à la Tabaski consiste à veiller de très près à sa santé. Même les aliments qu’on lui sert sont minutieusement sélectionnés, pour s’assurer qu’ils ne contiennent pas des germes nuisibles.

«J’évite de donner de la paille sèche à mon mouton, car elle contient des variétés de plantes et même d’insectes pouvant facilement tuer un animal. Je me rends dans une usine de production d’aliments de bétail pour m’approvisionner», explique Moussa Boubacar, un fonctionnaire rencontré par Anadolu.

«Moi, depuis une semaine, je fais venir un vétérinaire pour contrôler mes moutons et s’assurer qu’ils sont en bonne santé», renchérit Mahamadou Issa, un autre fonctionnaire.

Selon Moctar Idrissa, un vendeur d’aliments pour bétail, le coût moyen journalier pour nourrir un mouton est de 2000 FCFA (4 dollars américains) .

«Pendant les jours précédant la fête, certaines personnes peuvent, des fois sans s'en rendre compte, dépenser pour un mouton l’équivalent de son prix d’achat et même plus», explique-t-il.

Chez les familles qui achètent le mouton, longtemps à l'avance, assez tôt, une certaine affection s'installe entre eux. Certaines personnes n’hésitent même pas à loger l'animal carrément dans leurs chambres à coucher.

C’est le cas de Moumouni Abdourahamane, un chef de famille rencontré par Anadolu. «Depuis trois jours, mon mouton et moi, nous passons la nuit dans la même chambre. Je l’attache à mon lit pour m’assurer de sa sécurité pendant le sommeil», explique-t-il.

«L’an passé, à deux jours de la Tabaski, des voleurs se sont introduits dans ma maison et ont pris mes deux moutons. Cette année j'ai pris mes précautions. Je passe la nuit avec mes moutons», renchérit Abdoul Razak, un autre père de famille.

Au Niger, 90% de la population est de confession musulmane. Le sacrifice d'un mouton à la Tabaski est perçu comme un devoir sacré pour tout chef de famille.

Malgré l’extrême pauvreté, chacun essaye, autant que faire se peut, de disposer de son animal. Et une fois acquis, ce dernier est jalousement gardé jusqu’au jour de la fête.

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