Saison de l'orange en Tunisie : La récolte en deçà des espoirs (Reportage)
- En raison de facteurs climatiques marqués par des températures élevées et de la propagation de certaines maladies.

Tunisia
AA/ Tunis / Yousra Ouannes
En s’éloignant peu à peu de la capitale Tunis, nous sommes accueillis, à une quarantaine de kilomètres par les orangeraies du Cap Bon, première région en termes de production d'oranges et d'agrumes du pays, à telle enseigne que beaucoup lui attribuent le sobriquent de la « capitale de l'orange ».
Tout au long de la route de cette région, le visiteur de la ville est sublimé par les oranges qui scintillent dans leurs branches, avec leur couleur orange qui ajoute à leur éclat.
La correspondante d’Anadolu s’est rendue au domaine de l'agriculteur tunisien, Mohamed Bala’i, situé dans la ville de Takelsa du gouvernorat de Nabeul (nord-est).
Près de 33 types d'oranges et d'agrumes sont cultivés dans les forêts et les domaines des villes du gouvernorat de Nabeul.
Parmi les principales variétés, on retrouve : « le maltais », « le levantin » (Shami), « Thomson » le « bigaradier », le « lime » (Beldi).
Selon Bayram Hameda, conseiller du président de l'Union tunisienne de l'Agriculture et de la Pêche (UTAP) en charge des arbres fruitiers, « l’on s'attend à ce que les cultures d'agrumes au Cap Bon pendant la saison en cours diminuent de 17% ».
Dans une déclaration faite à l'agence de presse tunisienne (TAP, public), il a indiqué que « la production sera de l'ordre de 200 mille tonnes cette année, contre 280 mille tonnes enregistrées au cours de la dernière saison ».
Cette baisse est motivée par deux facteurs. Le premier concerne les impacts des changements climatiques, d'autant plus que cette saison a été marquée par des températures élevées durant les mois d'avril et de mai. Ces deux mois représentent la période de floraison de l'arbre, ce qui a entraîné une chute importante de fleurs.
Le second facteur consiste en le manque d'eau d'irrigation ce qui a nui à la production d'agrumes.
- Facteurs climatiques
Bala’i, propriétaire du domaine oranger, a relevé que « la récolte des agrumes dans son domaine connaît une baisse cette année, principalement en raison de facteurs climatiques, s’agissant essentiellement de la rareté de l'eau et des températures élevées ».
« L'oranger nécessite qu'il soit arrosé régulièrement et à des périodes précises », a-t-il encore dit.
Selon l’agriculteur, « la superficie du champ est de 43 hectares, avec une moyenne de mille arbres par hectare et une production de 60 tonnes ».
Il a indiqué, également que « l'arrosage des arbres n'a pas été effectué comme prévu, pendant les mois prévus à cet effet, en raison du manque d'eau ».
Il a attribué, aussi, la baisse de la récolte d'agrumes à la « sécheresse et au taux bas du remplissage des barrages à cause du manque de pluviométrie, ce qui suscite les appréhensions des agriculteurs ».
Notre interlocuteur a souligné, par ailleurs, qu'il « n'est pas possible dans ce cas de compter sur les eaux des puits, en raison du haut niveau de salinité qu'elles contiennent, ce qui peut affecter les cultures et leur qualité ».
Il n'a, d’ailleurs, pas dissimulé ses craintes, quant à l'avenir de l'eau en Tunisie, fortement affectée par les changements climatiques, ce qui menace sur le long terme les cultures des agrumes dans la région du Cap Bon.
- Des maladies qui menaçant les cultures
Bala’i a évoqué, également, les maladies dont ont souffert les arbres au cours de cette saison, notamment les moucherons de l’oranger qui cause beaucoup de dégâts à ce fruit, en plus de la maladie de dépérissement des arbres « Tristeza ».
Il encourage le retour à la culture de l'orange tunisienne d'origine, qui est considérée comme possédant une forte immunité aux pénuries d'eau et qui s'adapte facilement au sol d’ici et à certaines maladies.
Dès lors, a-t-il insisté, « il faut œuvrer à prévenir et à traiter les arbres afin de leur garantir 20 ou 25 ans de vie, dans la mesure où les orangers ne vivent plus 50 ans comme auparavant ».
Il convient de noter qu'un certain nombre d'agriculteurs se sont plaints durant l'été dernier des retombées des changements climatiques, étant donné que cette saison a été caractérisée par des températures élevées, surtout au mois de juillet dernier, en plus du manque des précipitations.
*Traduit de l'arabe par Hatem Kattou
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