Afrique

RDC - Rwanda : Tête-à-tête mardi entre Tshisekedi et Kagame à Luanda

- Sous la médiation du Président angolais Joao Lourenço

Fatma Bendhaou  | 05.07.2022 - Mıse À Jour : 05.07.2022
RDC - Rwanda : Tête-à-tête mardi entre Tshisekedi et Kagame à Luanda

Kinshasa


AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L'Angola a annoncé, lundi, la tenue d'une rencontre dans laquelle elle jouera un rôle de médiation entre les Présidents Félix Tshisekedi de la République démocratique du Congo (RDC) et Paul Kagame du Rwanda voisin, dans un contexte de tensions entre les deux pays sur fond d’accusations.

Le tête-à-tête aura lieu mardi dans la capitale angolaise, Luanda, sous la médiation du Président angolais Joao Lourenço ,médiateur désigné par le président en exercice de l'Union Africaine (UA), le Sénégalais Macky Sall.

« Il est prévu que les deux présidents quittent leurs capitales mardi à destination de Luanda. Le sommet sous médiation de leur homologue angolais se déroulera dans les minutes après leur arrivée », a déclaré à l'Agence Anadolu un ministre angolais sous couvert de l’anonymat.

A Kinshasa, un proche collaborateur du Président congolais a confirmé l’information à l'Agence Anadolu assurant que Félix Tshisekedi « est prêt à faire voir à la face du monde que le Rwanda nous poignarde dans le dos en soutenant les rebelles du M23 ».

Les deux pays sont à couteaux tirés depuis que le groupe rebelle M23 a repris les combats contre les troupes congolaises dans l'est du pays, près des frontières rwandaise et ougandaise.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir le M23, ce que Kigali dément tout en accusant Kinshasa de collaborer avec les rebelles hutus rwandais des FDLR accusés de génocide dans leur pays.

« Nous rappelons que nous nous opposons à tout type de dialogue entre la RDC et le Rwanda. Nous rappelons qu'au moment où nous parlons, les troupes rwandaises/M23 occupent encore une partie du territoire congolais », ont déclaré dans un communiqué les mouvements citoyens affirmant être « sidérés » que le Président Tshisekedi accepte « d’aller à cette rencontre ».

Très influents et relevant de la société civile, ces mouvements ont mis en garde Tshisekedi « de ne pas engager la République dans des accords supplémentaires qui mettraient davantage en péril la souveraineté économique et territoriale de notre pays ».


A la veille de la rencontre, l'Union européenne (UE) a invité « tous les pays parties concernées à s’impliquer activement et à éviter tout ce qui est de nature à entraver le processus », a déclaré dans une publication sur Twitter, Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne.

Le cardinal Fridolin Ambongo, archévêque de Kinshasa, avait lancé, dimanche, un appel à l'implication directe de l'Église catholique dans la résolution des conflits. Le pape François avait appelé plus tôt dans un message à « faire taire » les armes dans la région.

Le Président Paul Kagame a déclaré dans un entretien, lundi, que le conflit nécessitait une approche politique et non militaire.

Tshisekedi a déclaré , fin juin, avoir résolu d’orienter les efforts « vers le double front diplomatique et militaire ».

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