RDC : Le Sénat adopte la nouvelle loi électorale
- Adoptée dans un premier temps par l'Assemblée nationale , le 5 décembre, cette nouvelle loi est fortement contestée par l'opposition.

Kinshasa
AA/Kinshasa/Pascal Mulegwa
Le Sénat de la République démocratique du Congo (RDC) a adopté la nouvelle loi électorale réglementant les prochaines élections fixées au 23 Décembre 2018.
Le texte a été adopté, dans la soirée de vendredi, par 61 sénateurs sur les 77 présents. Onze 11 ont voté contre et 5 se sont abstenus, a appris Anadolu samedi auprès du rapporteur adjoint du Sénat, Moise Nyarugabo.
Il "a été transmis samedi matin au cabinet du président de la République pour promulgation rapide" a précisé la même source déplorant un "petit retard" car le texte devait être promulgué "au plus tard" le 15 Décembre, selon le calendrier émis le 5 Novembre par la Commission électorale indépendante (Céni).
Cette loi électorale, adoptée dans un premier temps par l'Assemblée nationale ( le 5 décembre), prévoit un seuil de représentativité de 1 % de suffrages à compter au niveau national pour qu'un parti ou un candidat indépendant puisse siéger à l'Assemblée nationale. Elle prévoit également une augmentation de la caution pour les candidats et l'adoption de machines à voter dans les bureaux de vote.
Une loi "discriminatoire" et qui "préconise une démocratie de riches" tout en "préparant le terrain à des fraudes massives en faveur de la majorité présidentielle", estime le député de l'opposition Muhindo Nzangi.
"En outre cette loi, défavorise les candidatures indépendantes et décourage les candidatures des parties (du pouvoir et de l’Opposition) non influentes", a ajouté Nzangi dans une déclaration à Anadolu, appelant à une mobilisation pour "arrêter cette imposture".
Jeudi, le sénat avait voté le projet de budget 2018 d'un montant d’environ cinq milliards de dollars dont 500 millions de dollars ont été alloués au financement des élections en 2018.
Prenant acte de ce budget, l’Union européenne (UE) a conditionné lundi son appui technique et financier au processus électoral par la "la libération de tous les prisonniers politiques, la fin des poursuites judiciaires injustifiées, la fin de la duplication des partis politiques, la liberté de la presse et la réouverture des médias fermés".
L’Organisation européenne a aussi appelé Kinshasa au respect de la liberté de réunion et de manifestation pacifique" qui sont interdites depuis une année.
L’ancienne puissance coloniale, la Belgique, a quant à elle réservé dans un premier stade 5 millions d'euros en appui aux élections, "qui pourront être débloqués dès que ces conditions seront réunies", a expliqué son ministère des Affaires étrangères dans un communiqué, rendu public lundi.