La musique folklorique fait rage en RDC
Un retour aux sources qui fait le bonheur des amateurs de belles paroles, Omond'wa muli omutseme na maliye veut dire dans le mariage, il y a la joie et la souffrance mais il faut endure dans le foyer.

AA/ Béni/ Al-Hadji Kudra Maliro
Pour son mariage, Zawadi, une jeune congolaise de 25 ans, a fait appel à un groupe de musique folklorique, un genre qui se remet depuis quelques années au goût du jour, notamment dans l'Est de la RDC.
Nombreux sont les jeunes comme Zawadi qui, optent désormais, pour des groupes de musique et de danse traditionnelle pour animer leurs anniversaires, mariages et autres fêtes.
Pour fêter son 20ème anniversaire, Jérémy a, lui, fait appel à la troupe folklorique "E’ngom’entumo" qui "n'a pas manqué de faire de l'ambiance et de surprendre mêmes ses amis étrangers", a-t-il noté.
"En effet face à de tels spectacles, le spectateur se retrouve entrainé par le rythme de la musique mais aussi par les pas des danseurs et les sauts qu'ils n'hésitent pas à effectuer pour l'impressionner", ajoute Jérémy.
A ceci s'ajoutent les tenues hautes en couleurs endossées par les femmes comme par les hommes donnant à ces démonstrations artistqiues encore plus d'attrait.
«Nous faisons des chansons qui contribuent à l’éducation sociale à travers les proverbes et les histoires de nos ancêtres», se réjouit, Dungudé, musicien au sein de ce groupe, que les chansons de ce groupe, méconnues il y a quelques années, sont aujourd'hui, de plus en plus diffusées par les radios locales à Béni et à Butembo dans l'Est de la RDC.
"La Rumba congolaise (genre musical inspiré de la Rumba cubaine et qui a fait son apparition au Congo vers les années 1920) ne réussit plus à entrainer ni à enthousiasmer les danseurs, par contre du "Mutwashi", (danse folklorique des luba- peuple d’Afrique centrale établi principalement en RDC), suffit pour voir des hommes et des femmes de tout âge chanter et danser sans se fatiguer", note, de son côté Léon Shahava, responsable d'une agence d’animation culturelle et organisateur de cérémonies.
Par ailleurs et outre les amateurs de danse qui apprécient ces rythmes entrainants sortis du folklore, les amateurs de belles paroles trouvent aussi leur compte dans ces chansons qui "portent un message clair, poétique et facile à comprendre et à apprendre", témoigne Mike Muhindo, un passionné de musique.
Il note, en outre, "Dans ces chansons on prêche la cohabitation pacifique et on raconte des histoires qui relatent les traditions locales et les cultures de nos ancêtres, protégeant ainsi la mémoire collective de l'effritement".
Ces chansons qui prennent parfois la forme de fables, portent, souvent des conseils adressés aux jeunes couples pour pérenniser leur ménage, une caractéristique qui leur vaut un franc succès, note Edouard Valumbira, animateur de l’émission culturelle "O’Lusengo lwavaghoma" sur la radio locale "Moto".
Les frères Jean Paul Kamili et Jean Baptiste Mbakula, tous deux membres du groupe musical et culturel Yira Mirembe qui s'est spécialisé dans la reprise de chansons traditionnelles sont, très convoités pour animer des fêtes de mariage, d’anniversaire, et se produire en concert lors des grandes cérémonies ou des rassemblements des communautés.
Ce retour aux sources, ressenti même dans les rues où il est fréquent d'entendre des enfants fredonner les paroles de chansons folkloriques, commence à faire de l'ombre à la musique moderne à qui on reproche d'être "monotone, dépourvue de sens et parfois même obscène", relève Spraya Mwanabwato, jeune mélomane de Beni.
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