AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

La Cour de cassation de la République démocratique du Congo (RDC) a ordonné l’assignation à résidence surveillée du député Jean-Marc Kabund, retenu depuis mardi dernier à la prison centrale de Kinshasa après son inculpation pour 4 chefs d’accusation dont l’outrage au Président Félix Tshisekedi.

"La Cour a ordonné qu’il soit placé en résidence surveillé, chez lui à la maison, et non plus à la prison centrale de Makala", a déclaré à Anadolu, son avocat Ruffin Lukoo qui se disait "scandalisé" par la détention d’un député.

Ancien chef du parti présidentiel, le député Kabund, 46 ans, a quitté le camp au pouvoir en se déclarant candidat à la présidentielle censée se tenir en 2023. Il s’est rendu coupable d’une violente diatribe tenue, fin juillet dernier, dans une conférence de presse au cours de laquelle il avait annoncé son départ du camp au pouvoir dont il fut l’un des principaux artisans.

Le parquet général près la Cour de cassation l'a inculpé "d’outrage au chef de l’Etat, injures publiques, imputations dommageables et faux bruits".

"Son procès démarrera dans moins de deux semaines", a déclaré Me Lukoo.

M. Kabund a créé son propre parti, "Alliance pour le changement (A. Ch)" et a appelé à "chasser" du pouvoir le Président Tshisekedi qu’il considère comme un "danger au sommet de l’Etat".

En visite dans le pays, le secrétaire d’Etat américain Anthony Blinken s’était dit "préoccupé" par la détention de l’opposant, assurant que ces pratiques étaient de nature à fermer l’espace démocratique à l’aube des élections générales.

Au pouvoir depuis 2019, Tshisekedi a déjà annoncé qu’il briguera un second quinquennat.