RDC/ Insécurité : MSF met fin à l'essentiel de sa mission dans le Sud-Kivu
L’ONG transférera toutes ses activités au ministère de la Santé
Kinshasa
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
L’ONG Internationale Médecins Sans Frontières (MSF) a annoncé, mardi, avoir pris la « difficile décision » de mettre fin à l’essentiel de son soutien à la fourniture de soins de santé à Kimbi et Baraka, deux localités de la province du Sud-Kivu dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) où elle a été victime de plusieurs attaques armées en 2020.
« Ce n'est pas une décision que nous avons prise à la légère. Mais après plusieurs incidents de sécurité visant notre personnel dans le territoire de Fizi, la prévisibilité de nouveaux incidents et potentiels dommages graves a atteint un seuil que nous ne sommes plus en mesure d’accepter. », a déclaré dans un communiqué, Ellen van der Velden, responsable opérationnelle de MSF.
Dans cette région riche en or, l'activité sans cesse croissante des groupes criminels et armés conduit à des violences et des attaques continues contre les populations civiles à « une échelle choquante, y compris des assassinats ciblés et des actes odieux, notamment des violences sexuelles », déplore l’organisation.
« Malgré tous nos efforts pour assurer la sécurité de notre personnel et de nos patients, nous ne pouvons accepter de subir ces actes criminels », a ajouté van der Velden.
MSF appelle par ailleurs les groupes armés, via son communiqué, à « protéger les populations civiles et à respecter l'accès humanitaire. »
Dans les deux localités, l’ONG affirme qu’elle transférera toutes ses activités au ministère de la Santé, tout en maintenant « un petit nombre de services pour assurer le traitement continu, pendant les six prochains mois », notamment des patients atteints du VIH/Sida et de la tuberculose.
Les enlèvements des agents humanitaires suivis de libérations aux conditions que les ONG ne dévoilent jamais, sont monnaie courante dans l’est de la RDC, la région la plus instable du Congo-Kinshasa et de l’Afrique Centrale depuis trois décennies. Selon les Nations Unies, une centaine de groupes armés sévissent dans cette région, vivant de l’exploitation illégale des minerais, du bois et des activités criminelles.
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