Afrique

RDC: Au soir de la vie, elles ne sont pas oisives

- Autonomes, des Congolaises s'adonnent à de petits métiers pour survivre dignement.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 13.04.2017 - Mıse À Jour : 13.04.2017
RDC: Au soir de la vie, elles ne sont pas oisives

Kinshasa


AA/ Kinshasa/ Joseph Tsongo 

Stoïques et persévérants, des Congolaises septuagénaires et sexagénaires bousculent bien des certitudes. Déterminés, ces vieillards émergent du lot et font preuve d’autonomie en s’adonnant à de petits métiers pour ainsi gagner leur pain à la sueur de leur front, bien qu’ils soient au crépuscule de la vie.


- Elles cultivent leur jardin


Il est de coutume en République démocratique du Congo (RDC) de voir ou de croiser des personnes âgées délaissées ou « jetées dans la rue ». Elles se trouvent du coup contraintes de mendier pour survivre.
Il y a néanmoins d’autres Congolais, surtout des femmes, qui refusent de courber l’échine devant toute difficulté. Pour s’en sortir, elles sont nombreuses à faire de la vannerie un gagne pain. Elles tissent ainsi des paniers, des corbeilles ou des chapeaux qu’elles vendent ensuite pour subvenir à leurs besoins.

« Depuis que j'ai appris la vannerie en utilisant des sachets usés, j'arrive à gagner un peu d'argent, surtout pour trouver de quoi manger», témoigne Kahambu Sarah, avant de poursuivre son chemin, exposant ses produits.

A Kinshasa, des paniers, des nattes, des sacs et des chapeaux sont exposés sur le macadam par Kahambu Sarah. La journée de cette gentille septuagénaire se poursuit de l’aube au crépuscule. « Je gagne au moins 5000 Fc (moins de 5usd) par semaine. Mais cela me suffit », dit-elle.

Les femmes âgées sont de plus en plus nombreuses à ne vouloir dépendre de leurs proches. « Avant, je passais toutes mes journées oisive, assise à ne rien faire. Avec la vannerie, je suis très occupée et c’est surtout quand j’ai une commande de paniers que je dois confectionner et vite remettre le produit au client. Non seulement cela me dégourdit les muscles des bras, mais je reçois régulièrement de l’argent pour survivre. Et quand je me repose le soir, je me sens fière d'avoir aussi travaillé comme les autres pendant la journée», Sarah en tirade.

Confiante et satisfaite de son statut, Rassure Masika ne badine pas avec sa dignité : « C’est aussi pour moi une façon de me faire accepter dans ma famille. Parfois je donne de mon argent pour la ration, je suis donc aussi utile ici.»


- A chacun ses choix


Ne perdant pas de vue les aléas de la vie, d’autres veilles dames se regroupent dans des associations. L’action de développement intégré des femmes (ADIF) en est une. Sise à Goma, elle compte une centaine de femmes, d’ailleurs.

Ces membres cotisent régulièrement et chaque fin de semaine au moins 500 Francs congolais (0.5usd) par personne. « Cette caisse nous sert de recours quand l’un de nous se sent dans un besoin très urgent (maladie, deuil, festin etc…).

Au crépuscule de la vie, les femmes âgées n’hésitent pas, par delà, à secourir d’autres personnes vulnérables ou en situation difficile, bien que ces dernières ne relèvent parfois pas de la même catégorie ou frange sociale. « Il nous arrive de visiter, par exemple, des malades dans des hôpitaux», témoigne Mongita Bandusha, veuve d’une soixantaine d’années.

Le travail de ces personnes âgées est par ailleurs bénéfique pour l’environnement, dans la mesure où, à partir des sachets usagés qu'elles glanent ici et là, elles fabriquent différents objets, notamment des paniers.

« Nous ramassons les sachets éparpillés dans les poubelles et partout ailleurs pour en faire des objets à la fois utiles et moins polluants», explique Kavugo Agnes.

« Se sentir utile au soir de la vie réconforte et soulage », se réjouit-elle.

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