AA/ Dakar/ Babacar Dione

L'opposition sénégalaise, opposée au référendum soumis aux électeurs dimanche, a reconnu sa défaite, a appris Anadolu lundi de sources politiques.

Alors que les résultats officiels n'ont pas encore été annoncés, de premières tendances divulguées par des médias sénégalais ont fait état d'une victoire du camp du 'OUI' avec près de 55% des suffrages, contre 45 % pour le camp adverse.

Le camp favorable à la révision a notamment remporté les principales villes: Dakar, Saint-Louis (Nord), Ziguinchor (Sud). Par contre, l’opposition a gagné les villes de Touba (Ouest) et Sédhiou (sud du pays), selon les mêmes sources.

Mamadou Diop Decroix, coordonnateur du Front de l’opposition, a reconnu ces premières tendances favorables au camp présidentiel. Il a toutefois affirmé que le Président a perdu son pari. «Macky Sall avait promis d’avoir 80% des suffrages. Il n’a pas réussi à obtenir ce score», a indiqué Mamadou Diop Decroix, cité par des médias locaux.

Le président de la Coordination des cadres du Parti démocratique sénégalais (Pds-opposition), Abdou Khafor Touré, a également reconnu cette "défaite".

«L’analyse qu’on doit faire de cette défaite est qu’il faut un diagnostic de ces résultats, tirer les enseignements pour aller de l’avant, afin de préparer les prochaines échéances qui sont les élections législatives de 2017 et celle présidentielles de 2019», a déclaré Touré dans un communiqué dont Anadolu a eu copie lundi.

Touré a également été rejoint par Babacar Gaye, porte-parole du PDS, le parti de l'ancien Président Abdoulaye Wade, s'exprimant également par voie de communiqué, dont Anadolu a eu copie.

«Le peuple a dit oui au président Macky Sall», a triomphé, pour sa part, Moustapha Diakhaté, Président du groupe Benno Bokk Yaakar, la coalition majoritaire à l’Assemblée nationale, Parlement monocaméral du Sénégal.

«Nous avons gagné. Nous avons perdu une ville comme Touba. Nous ferons les analyses nécessaires pour comprendre les raisons pour lesquelles la cité religieuse n’a pas approuvé le projet de réforme», a ajouté Diakhaté, cité par des médias locaux.

Le projet de référendum soumis à près de 5.5 millions de Sénégalais portait sur 15 points dont le retour du quinquennat, l’accès des citoyens aux ressources nationales, le statut du chef de l’opposition, la création d’un haut conseil des collectivités territoriales.

L’opposition avait décidé d'empêcher cette réforme, parce que le Président Sall a renoncé à diminuer de deux ans son mandat en cours, après avoir reçu l’avis défavorable du Conseil constitutionnel. Sall s'était pourtant engagé à ramener à un quinquennat son septennat démarré en 2012, rappelle l'opposition sénégalaise.