AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

Au moins 45 personnes, dont des enfants, ont été tuées et plus de 70 blessées dans des affrontements entre deux communautés ethniques à Yumbi, province de Mai-Ndombe dans l'ouest de la République démocratique du Congo (RDC), ont annoncé les autorités et l'église catholique locale, mardi soir.

"Nos services ont déjà retrouvé 45 corps des victimes péries dans des violences entre les communautés de Bununu et Batende", a déclaré à Anadolu, Gentiny Ngombila, gouverneur de la province de Mai-Ndombe, affirment que ces violences "n'ont rien à voir" avec les élections du 23 décembre.

Plus de 70 personnes dont de nombreux enfants ont été blessés, a affirmé Donatien Bafuindisoni, évêque du diocèse d'Inongo dans la province de Mai-Ndombe, frontalière avec le Congo-Brazzaville où des milliers de villageois s’y sont réfugiés.

Les violences auraient éclaté, dimanche, quand les Bununu ont voulu enterrer un de leurs chefs traditionnels sur une terre occupée par les Batende, a ajouté le prélat catholique, redoutant qu'il y ait une "main obscure" dans cette affaire en pleine période électorale".

La majorité des personnes qui ont fui les violences sont des Bununu, craignant des représailles des Batende.

Tout a commencé après le décès du chef coutumier des Banunu dans la capitale Kinshasa.

Son corps, ramené à Yumbi, a été enterré à côté de la tombe de son père.

Les Batende ont protesté, estimant qu'il ne devrait pas être enterré sur leurs terres, a rapporté la Radio onusienne, Okapi.

Le gouverneur Ngombila, a annoncé l'ouverture d'une enquête "minutieuse" pour établir les faits avant la fin de l'année.

Le conflit est lié au "processus électoral", a déclaré à Anadolu, Jules Bobongo, président de la société civile de Yumbi.

En réalité, précise Jules Bobongo, il s’agit d’un conflit avec en toile de fond le processus électoral qui oppose les deux ethnies chaque fois, la veille des élections.

Les Batende sont des partisans du camp au pouvoir, alors que les Bununu sont des opposants, a-t-il ajouté, rappelant qu'avant les élections de 2006 et de 2011, des violences meurtrières avaient éclaté entre les deux communautés.

"Des renforts de l'armée et de la police ont été dépêchés dans ces milieux pour freiner l'hémorragie", a déclaré à Anadolu le vice-premier ministre en charge de l'Intérieur et sécurité, Henri Mova.

Les conflits interethniques ne sont pas nombreux dans l'ouest de la RDC par rapport à la façade orientale du pays, une région déchirée par des conflits ethniques et des violences armées.