Nouveau PM en RDC : Le « Rassemblement » désapprouve la position de l'ONU sur la crise
Samedi, le représentant du secrétaire général des Nations unies en RDC, Maman Sidikou, a jugé « conforme à l’accord », la nomination par le président Joseph Kabila de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre.

Kinshasa
AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa
La principale coalition d’opposition en République démocratique du Congo (RDC) a désapprouvé la position du chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) sur la nomination du nouveau Premier ministre et la formation attendue de son gouvernement.
Samedi, le représentant du secrétaire général des Nations unies en RDC, Maman Sidikou, a jugé « conforme à l’accord (politique de sortie de crise du 31 décembre, ndlr) », la nomination par le président Joseph Kabila de Bruno Tshibala au poste de Premier ministre et lancé ses bons offices pour rencontrer l’opposition et le camp présidentiel, en vue de la formation d’un gouvernement de cohésion nationale.
Réagissant à l’attitude du responsable onusien, le Rassemblement a affirmé avoir pris acte de l’agissement de l’émissaire de l’ONU, soulignant : «…Par cette position partiale, Maman Sidikou s’est écarté de la lettre et de l’esprit de l’accord du 31 décembre 2016, foulant ainsi aux pieds la résolution 2348 du Conseil de Sécurité», selon un communiqué rendu public,dimanche, et dont Anadolu a eu copie.
La plateforme souligne, dans le même document, que les propos de Sidikou « énervent » et « contrarient » le peuple congolais qui a « exprimé plus d’une fois et sans équivoque son adhésion massive à cet accord et exige son respect ainsi que son application totale par les parties signataires et les institutions de la République ».
Plus tôt dans la journée de samedi, Abdou Abarry, représentant spécial du président de la commission de l’Union Africaine (UA) en RDC, avait déclaré au sortir d’une rencontre avec le nouveau Premier ministre congolais à Kinshasa que l’organisation offrait son soutien à Tshibala et au gouvernement qui sera mis en place.
« Il était de mon devoir, en tant que représentant spécial de l’Union africaine, de venir le rencontrer, le féliciter pour cette nomination et lui exprimer également le soutien de l’UA dans l’accomplissement de sa lourde mission […] En tant que famille africaine, il nous appartient aussi de respecter les décisions des autorités de ce pays », a indiqué le diplomate africain.
La nomination de Bruno Tzhibala s’est confrontée à la désapprobation des Etats-Unis d’Amérique, de l’Union européenne et de certaines puissances occidentales dont la France et la Belgique qui jugent ce choix de Joseph Kabila , « contraire à l’accord de sortie de crise » conclu le 31 décembre dernier entre le pouvoir et l’opposition, à l’issue de négociations sous la médiation des évêques de l’Eglise catholique.
Proche de l’opposant historique Etienne Tshisekedi, décédé 1er février dernier en Belgique, Tshibala appartient à une branche dissidente du Rassemblement, opposée à la restructuration de la plateforme après le décès de son leader.
Cette restructuration a porté Félix Tshisekedi, fils de l’opposant « historique » et Pierre Lumbi, proche du potentiel opposant Moise Katumbi, à la tête de cette plateforme.