Afrique

Niger : L’opposition refuse une rencontre avec la nouvelle Commission électorale

-Les opposants reprochent à la nouvelle CENI d’être majoritairement contrôlée par le principal parti au pouvoir.

Esma Ben Said  | 24.05.2018 - Mıse À Jour : 24.05.2018
Niger : L’opposition refuse une rencontre avec la nouvelle Commission électorale

Niamey

AA/Niamey/Kané Illa

L’opposition politique nigérienne a boycotté, jeudi, une rencontre entre la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI) et les partis politiques, a appris Anadolu de source proche de cette opposition.

«Les groupements des partis FPNAD, FOI et FRDDR réitèrent leur position de ne prendre part à aucune rencontre avant l’organisation d’un dialogue inclusif et la signature d’un accord sur les principales
questions nationales, notamment celles de la gouvernance électorale», ont indiqué les trois fronts de l’opposition dans un communiqué dont Anadolu s’est procuré copie.

Dans la même foulée, le parti de l’ancien ministre des affaires étrangères Ibrahim Yacoubou, qui s’est récemment retiré de la mouvance présidentielle, a aussi refusé de prendre part à la rencontre avec la nouvelle CENI.

«Notre parti, le MPN KIISHIN KASSA, n’étant ni membre de la nouvelle CENI, ni en accord avec le processus électoral, ne saurait prendre part à une telle rencontre», a écrit le secrétaire général de ce parti dans une lettre adressée au président de la CENI et dont Anadolu s’est procurée copie.

La rencontre a tout de même eu lieu entre la CENI et les partis au pouvoir.

«Le bureau de la CENI nous a présenté le chronogramme des différentes élections », a indiqué Boubacar Sabo, secrétaire aux élections du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-TARAYYA), le principal parti au pouvoir, dans un entretien accordé à la presse.

Depuis son installation, le 3 novembre dernier, c’est la première fois que la nouvelle Commission électorale rencontre les partis politiques pour leur faire état de l’avancement du processus électoral.

Dès la publication de la liste de ses membres, les partis de l’opposition sont montés aux créneaux pour récuser la nouvelle CENI dont ils soupçonnent 10 des 13 membres d’être liés au parti présidentiel.

Les mêmes partis de l’opposition contestent aussi la nouvelle loi électorale qu’ils accusent de comporter des dispositions «taillées sur mesure» au profit du même parti présidentiel.

En mars dernier, c’est en protestant contre la composition de la nouvelle CENI et certaines dispositions de la loi électorale que le Mouvement patriotique nigérien (MPN KIISHIN KASSA) de l’ancien ministre des affaires étrangères Ibrahim Yacoubou a rompu son alliance avec le principal parti au pouvoir.

Le ministre et sa collègue de la communication Sani Koubra ont démissionné du gouvernement et leur parti s’est retiré de la mouvance présidentielle.

Le 15 mai dernier, les différents fronts de l’opposition et des organisations de la société civile ont créé un nouveau cadre de lutte dénommé «Front démocratique et républicain», à travers lequel ils ont promis de se battre pour que les futures élections générales, prévues pour 2021, se déroulent dans la transparence.

Depuis les dernières élections législatives et présidentielles de 2016, le Niger fait face à une tension politique entre le pouvoir du président Issoufou Mahamadou et l’opposition dont le chef de file Hama Amadou vit depuis mars 2016 en exil à Paris.


Poursuivi et condamné à un an de prison ferme dans l’affaire dite des «bébés importés» il affirme haut et fort qu’il sera candidat aux prochaines élections, malgré certaines dispositions de la loi électorale qui risquent de l’en empêcher.

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