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Niger : L’opposition crée un nouveau «front»

- C’est le deuxième regroupement de partis politiques et organisations de la société civile, opposés au régime du président Issoufou Mahamadou, à voir le jour en un mois.

Lassaad Ben Ahmed  | 10.06.2018 - Mıse À Jour : 10.06.2018
Niger : L’opposition crée un nouveau «front»

Niger

AA / Niamey / Kané Illa

Trois partis politiques et quatre organisations de la société civile ont créé, samedi, une nouvelle structure dénommée «Front patriotique», opposée au régime du président Issoufou Mahamadou.

Le nouveau front de l’opposition a, dans une déclaration publiée lors d’un grand rassemblement au Palais des congrès de Niamey, dénoncé, entre autres, «l’absence totale de dialogue politique entre le pouvoir et les forces politiques de l’opposition et de la société civile».

Dirigé par l’ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba, il a critiqué aussi «les restrictions systématiques des libertés individuelles et collectives pourtant garanties par la constitution».

Yacouba a cité en exemple les interdictions régulières de manifester et les arrestations de leaders de la société civile, des hommes politiques des étudiants pour les seuls motifs d’avoir défendu les intérêts du peuple nigérien.

Le «Front patriotique» a indiqué qu’il va se battre «sans relâche » pour apporter «des réponses appropriées et efficaces» aux différents défis auxquels fait face le Niger et a manifesté sa disponibilité «à travailler avec toutes les forces vives de la Nation pour défendre la Démocratie, la Justice sociale, les libertés, la bonne gouvernance, l’accès aux services sociaux de base».

C’est le deuxième regroupement des partis politiques et associations de la société civile, opposés au régime du président Issoufou Mahamadou, qui voit le jour en moins d’un mois au Niger.

Le 15 avril dernier, plusieurs autres partis politiques et associations de la société civile avaient lancé le «Front démocratique et républicain» auquel appartient le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (Moden-FA/Lumana-Africa) de Hama Amadou.

Ce regroupement, qui accuse le pouvoir d’avoir remis en cause les acquis démocratiques, s’est donné comme objectif de lutter pour «le retour à la légalité et à la normalité constitutionnelle, le respect de l’Etat de droit et des valeurs démocratiques, la restauration de la forme républicaine de l’Etat et des valeurs de la République».

Depuis les élections législatives et présidentielle de 2016, largement remportées par le Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS-Tarayya) et son candidat Issoufou Mahamadou, le Niger fait face à une tension politique de plus en plus élevée.

Cette tension s’est exacerbée avec l’adoption de la nouvelle loi électorale et la mise en place de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), en vue des élections législatives et présidentielle de 2020 et 2021.

Estimant que le principal parti au pouvoir s’est accaparé du processus électoral, l’opposition rejette la nouvelle loi électorale et refuse de siéger au sein de la nouvelle Ceni, dont elle reproche à la majorité des membres (10 sur 13 ) d’être proches du PNDS-Tarayya.

Alors qu’il occupait le ministère des Affaires étrangères, Ibrahim Yacoubou a démissionné du gouvernement en avril dernier et son parti (le Mouvement patriotique nigérien, MPN Kiishin Kassa) a aussitôt quitté la mouvance présidentielle, pour protester contre la nouvelle loi électorale et la nouvelle Ceni.

Depuis octobre 2017, le Niger fait aussi face à une forte tension sociale née de la contestation de la loi de finances 2018 par plusieurs associations de la société civile.

Entre le 25 mars et le 11 avril derniers, 26 activistes ont été arrêtés à Niamey et à Zinder (centre-est) et placés dans différentes prisons.

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