
Provence-Alpes-Cote d Azur
AA/Nice/Feïza Ben Mohamed
Face aux évènements en cours à Madagascar, la France appelle « l’ensemble des acteurs concernés, institutionnels, politiques et sociaux, à faire preuve de responsabilité, de retenue et de dialogue », dans un communiqué de presse diffusé mercredi après-midi.
Le Quai d’Orsay estime qu’il « est de leur devoir de garantir un climat serein et respectueux, où chacun peut s’exprimer librement, sans crainte ni pression ou ingérence étrangère ».
Dans son écrit, la diplomatie souligne que « les aspirations profondes du peuple malgache, et en particulier celles de sa jeunesse, à une vie meilleure, plus juste et plus digne, doivent être pleinement entendues et prises en compte » et que « leur voix porte l’espoir d’un avenir fondé sur la justice, l’égalité des chances, et le respect des droits fondamentaux ».
Elle juge à cet effet qu’il « est aujourd’hui essentiel que la démocratie, les libertés fondamentales et l’État de droit soient scrupuleusement préservés », exprimant « sa compassion à l’égard des victimes, des blessés et de tous ceux qui ont été affectés par les récents évènements » tout en précisant qu’une manifestante « gravement blessée est en cours d’évacuation sanitaire vers la Réunion ».
« La France se tient disponible, aux côtés des acteurs régionaux, notamment nos partenaires régionaux de l’Union africaine (UA), de la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) et de la Commission de l’océan Indien (COI), qui ont vocation à être en première ligne s’agissant d’une situation africaine, avec la communauté internationale, pour soutenir la recherche d’une telle solution » est-il conclu.
Le Quai d’Orsay assure enfin que son Ambassade et son consulat à Antananarivo sont mobilisés pour garantir la sécurité des Français qui pourraient se trouver sur place.
Ces déclarations interviennent alors que des militaires du CAPSAT ont annoncé mardi une « prise de pouvoir » à Madagascar.
Dans la foulée, la Haute Cour constitutionnelle est tombée. L'éminente juridiction a publié un communiqué ce mardi 14 octobre, constatant « la vacance des postes de Président de la République et Président du Sénat » ainsi que « l’impossibilité pour le Gouvernement en place de remplir les fonctions de Président de la République ».
Par la même occasion, la HCC invite « l’autorité militaire compétente incarnée par le Colonel Randrianirina Michaël à exercer les fonctions de Chef de l’État ». En d’autres termes, la Cour valide la mise en place d’un directoire militaire tandis que les autres institutions et organes constitutionnels continuent d’exercer.
De son côté, la Présidence de la République de Madagascar a publié un communiqué, ce mardi après-midi, qui « condamne la déclaration illégale faite par une faction de rebelles militaires du CAPSAT qui se sont introduits par la force au Palais d’Ambohitsorohitra ». Le même communiqué dénonce une « tentative de coup d’État » en cette journée du 14 octobre qui coïncide avec l’anniversaire de la proclamation de la République de Madagascar. « Cette tentative de renversement de l’ordre constitutionnel constitue une atteinte directe à la République elle-même », indique toujours la Présidence qui martèle que le Président demeure pleinement en fonction et veille au maintien de l’ordre constitutionnel et de la stabilité nationale.
Du côté de la population, des scènes de liesse ont été observées dans plusieurs lieux à Antananarivo après l’annonce de la prise de pouvoir des militaires du CAPSAT. Ces derniers ont été accueillis avec des applaudissements par une foule survoltée à leur retour vers le camp du CAPSAT à Soanierana, qui scandait « Merci CAPSAT ! ».
Pour rappel, plus tôt dans l’après-midi, les députés avaient adopté une motion de destitution contre le Chef de l’État, après que celui-ci avait annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
Depuis le 25 septembre dernier, plusieurs grandes villes dont Antananarivo, la Capitale de Madagascar, ont été le théâtre de manifestations initiées par les jeunes membres de la Gen Z pour dénoncer la pénurie d’eau et d’électricité. Les manifestants qui ont reçu l’appui d’une partie de l’armée ont vigoureusement exigé la démission du président Andry Rajoelina.
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