
Antananarivo
AA / Antananarivo / Sandra Rabearisoa
Quelques minutes seulement après la déclaration des militaires du CAPSAT annonçant une « prise de pouvoir » à Madagascar, la décision de la Haute Cour constitutionnelle est tombée. L'éminente juridiction a publié un communiqué ce mardi 14 octobre, constatant « la vacance des postes de Président de la République et Président du Sénat » ainsi que « l’impossibilité pour le Gouvernement en place de remplir les fonctions de Président de la République ».
Par la même occasion, la HCC invite « l’autorité militaire compétente incarnée par le Colonel Randrianirina Michaël à exercer les fonctions de Chef de l’État ». En d’autres termes, la Cour valide la mise en place d’un directoire militaire tandis que les autres institutions et organes constitutionnels continuent d’exercer.
De son côté, la Présidence de la République de Madagascar a publié un communiqué, ce mardi après-midi, qui « condamne la déclaration illégale faite par une faction de rebelles militaires du CAPSAT qui se sont introduits par la force au Palais d’Ambohitsorohitra ». Le même communiqué dénonce une « tentative de coup d’État » en cette journée du 14 octobre qui coïncide avec l’anniversaire de la proclamation de la République de Madagascar. « Cette tentative de renversement de l’ordre constitutionnel constitue une atteinte directe à la République elle-même », indique toujours la Présidence qui martèle que le Président demeure pleinement en fonction et veille au maintien de l’ordre constitutionnel et de la stabilité nationale.
Du côté de la population, des scènes de liesse ont été observées dans plusieurs lieux à Antananarivo après l’annonce de la prise de pouvoir des militaires du CAPSAT. Ces derniers ont été accueillis avec des applaudissements par une foule survoltée à leur retour vers le camp du CAPSAT à Soanierana, qui scandait « Merci CAPSAT ! ».
Pour rappel, plus tôt dans l’après-midi, les députés avaient adopté une motion de destitution contre le Chef de l’État, après que celui-ci avait annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
Depuis le 25 septembre dernier, plusieurs grandes villes dont Antananarivo, la Capitale de Madagascar, ont été le théâtre de manifestations initiées par les jeunes membres de la Gen Z pour dénoncer la pénurie d’eau et d’électricité. Les manifestants qui ont reçu l’appui d’une partie de l’armée ont vigoureusement exigé la démission du président Andry Rajoelina.