La RDC, premier pays de l’Afrique de l’Ouest et du Centre dans la malnutrition infantile (UNICEF)
- En Afrique de l’Ouest et du Centre, le nombre d'enfants de moins de cinq ans présentant un retard de croissance est passé de 23 à 29 millions entre 2000 et 2018.

Congo, The Democratic Republic of the
La République démocratique du Congo est le premier pays en Afrique de l’Ouest et Centrale où les enfants présentent un « retard de croissance » sur fond de malnutrition, maladies infectieuses et même aux décès, a indiqué le fonds des nations unies pour l’enfance (UNICEF).
« Cinq nourrissons sur 10 en République Démocratique du Congo (RDC) reçoivent des liquides et des aliments en plus du lait maternel au cours de leurs six premiers mois de vie », a affirmé l’agence onusienne dans un communiqué, lundi, faisant état du lancement en coopération avec le ministère congolais de la Santé d'une campagne « Plus Fort Avec Le Lait Maternel Uniquement », en marge de la Semaine Mondiale de l’Allaitement Maternel (SMAM) 2020.
La campagne vise, selon le document, à informer les autorités politico-administratives, les partenaires techniques et financiers, les ONG, les entreprises, les associations, les médias ainsi que les communautés et les familles de « l’importance de promouvoir, protéger et soutenir les mères pour mieux allaiter leurs enfants afin de bénéficier d’un meilleur départ dans la vie ».
En Afrique de l’Ouest et du Centre, le nombre d'enfants de moins de cinq ans présentant un retard de croissance est passé de 23 à 29 millions entre 2000 et 2018 et environ 4,9 millions enfants « souffrant de malnutrition aiguë sévère contre 8.5 millions d’enfants de moins de 5 ans touchés par la malnutrition chronique en RDC », affirme l’agence.
Près de 1.5 million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë sévère, indique l’Agence.
Dans le même texte, le ministre congolais de la Santé, Eteni Longondo a encouragé les femmes à « continuer de donner uniquement du lait maternel à leurs bébés au cours des 6 premiers mois de leur vie y compris dans le contexte de la Covid-19».
Une mauvaise alimentation nuit de manière permanente à la croissance et au développement du cerveau des enfants, selon l’UNICEF.
« Selon des études menées dans des pays à revenu faible ou intermédiaire, le lait maternel est le premier vaccin d'un nourrisson et sa meilleure source de nutriments. Les nourrissons qui reçoivent des liquides et des aliments en plus du lait maternel avant l'âge de six mois courent un risque accru de diarrhées et d'infections respiratoires. Le risque de décès est jusqu’à trois fois plus élevé que pour les nourrissons nourris exclusivement au sein », a déclaré l’UNICEF.
L'allaitement présente également des avantages importants pour les mères : il accélère la récupération après l'accouchement, retarde le retour du cycle menstruel, ce qui permet d'espacer les naissances et réduire le risque de cancers.
La RDC dépense 409 millions de dollars chaque année pour le traitement des maladies, l'achat des substituts de lait maternel et la perte en productivité en raison des pertes cognitives liées à l'absence d'allaitement selon les recherches réalisées par les ONG Alive & Thrive en juin 2019.