Guinée-Bissau : La CEDEAO suspend le pays de toutes ses instances après le coup d’État
- L’organisation a également mandaté une mission de médiation de haut niveau, conduite par les présidents Faure Gnassingbé (Togo), José Maria Pereira Neves (Cabo Verde) et Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), accompagnés du Président de la Commission
Ankara
AA / Bamako / Amarana Maiga
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a annoncé, vendredi, la suspension immédiate de la Guinée-Bissau de toutes ses instances décisionnelles, à la suite du coup d’État militaire survenu le 26 novembre 2025, a appris l’Agence Anadolu d’un communiqué officiel.
Réuni en session extraordinaire, le Conseil de Médiation et de Sécurité (CMS) a déclaré avoir examiné le rapport du Président de la Commission sur la situation dans le pays. L’organisation sous-régionale dit exprimer une « profonde préoccupation » face à la crise politique qui éclate alors que les Bissau-Guinéens venaient de participer massivement aux élections présidentielle et législatives du 23 novembre.
La CEDEAO condamne “avec la plus grande fermeté” la prise de pouvoir par les militaires et exige la restauration immédiate de l’ordre constitutionnel, appelant à la publication sans délai des résultats électoraux par la Commission nationale.
L’institution ouest-africaine demande en outre la libération immédiate, des responsables électoraux et des autres personnalités détenues, tout en rappelant que les auteurs du putsch sont “individuellement et collectivement responsables” de la sécurité des citoyens et des détenus.
Le CMS appelle les putschistes à garantir la sécurité et le passage des observateurs électoraux de la CEDEAO, ainsi que des missions internationales encore présentes dans le pays.
En vertu de son Protocole de 2001 sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance, la CEDEAO a décidé de suspendre la Guinée-Bissau de tous ses organes jusqu’au rétablissement complet de l’ordre constitutionnel.
L’organisation a également mandaté une mission de médiation de haut niveau, conduite par les présidents Faure Gnassingbé (Togo), José Maria Pereira Neves (Cabo Verde) et Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), accompagnés du Président de la Commission.
Le CMS exhorte enfin les forces armées bissau-guinéennes à regagner leurs casernes, tout en ordonnant à la Mission de Soutien à la Stabilisation de la CEDEAO en Guinée-Bissau de poursuivre sa mission de protection des institutions.
Pour rappel, l’ancien président de la Guinée-Bissau, Umaro Sissoco Embaló, est arrivé sain et sauf au Sénégal après une opération d’exfiltration facilitée par les autorités sénégalaises, à la suite de la prise de pouvoir par des éléments de l’armée à Bissau, a annoncé jeudi soir le Gouvernement du Sénégal.
Selon le communiqué officiel, "l’arrivée d’Embaló fait suite à une mission de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) tenue en session extraordinaire en ligne, au cours de laquelle les chefs d’État de la région ont condamné la tentative de prise du pouvoir par la force et exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel en Guinée-Bissau ainsi que la libération immédiate du président renversé".
"Le Président sénégalais, Bassirou Diomaye Diakhar Faye, qui a pris une part active aux discussions, a insisté sur la nécessité absolue de protéger les populations et de garantir un climat apaisé pour tout processus électoral dans la sous-région", précise le communiqué.
Dakar indique que, depuis le début de la crise, les autorités sénégalaises sont en contact direct avec « l’ensemble des acteurs bissau-guinéens concernés », notamment pour obtenir la libération d’Embaló, de ses compagnons et des autres responsables politiques arrêtés, ainsi que pour sécuriser l’évacuation des observateurs électoraux présents sur place.
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