Afrique

Guinée équatoriale : Le président Obiang Nguema attendu mardi à Yaoundé

- La «tentative de coup d’Etat» devrait être en première ligne de l’ordre du jour des entretiens entre le président équato-guinéen et son homologue camerounais

Lassaad Ben Ahmed  | 08.01.2018 - Mıse À Jour : 09.01.2018
Guinée équatoriale : Le président Obiang Nguema attendu mardi à Yaoundé

Equatorial Guinea

AA/Malabo/Fabien Essiane

Le président équato-guinéen Teodoro Obiang Nguema Mbasogo envisage de se rendre au Cameroun mardi, afin «de mieux comprendre» la tentative de «coup d’Etat» dont il a fait l’objet dans la nuit du 27 au 28 décembre.

L’information a été révélée, lundi, à Anadolu par une source proche de la présidence. «Ce déplacement vaut son pesant d’or, car la sous-région de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale (Cemac) vit, ces derniers mois, des moments de crises diverses. Et une solidarité entre nous est plus que jamais nécessaire», a expliqué la même source.

Selon les autorités équato-guinéennes, des mercenaires seraient venus du Tchad, de la république centrafricaine et du Soudan (sans préciser de quel Soudan il s’agissait) et auraient été dirigés par Mahamat Kodo Bani qu’on a présenté comme étant un ancien général de l’armée tchadienne.

Ce dernier détail a été nié par le ministre tchadien des Affaires étrangères Mahamat Zen Cherif qui avait déclaré lors de son passage à Malabo, jeudi, que «Kodo Bani n’est pas un militaire et encore moins un général de l’armée Tchadienne.»

Les quarante mercenaires, ainsi que le présumé ancien général tchadien ont été arrêtés le 27 décembre au Cameroun, alors qu'ils auraient été en train de fomenter ce coup.

Cette «tentative de coup d’Etat» devrait être donc en première ligne dans l’ordre du jour des entretiens entre les deux chefs d’Etats.

Ce «cerveau» du putsch aurait été arrêté le 30 décembre à Douala, au Cameroun, selon des sources sécuritaires camerounaises, contactées par Anadolu.

- Tension à la frontière avec le Cameroun

«Malabo n'a jamais déjoué un coup d'Etat. C'est nous qui avons prévenu la Guinée équatoriale le 23 décembre que des hommes armés étaient ici à Kye Ossi, depuis trois mois, et qu'ils voulaient se diriger chez eux», a expliqué à Anadolu une source policière de Kyé-ossi ville frontalière avec la Guinée Équatoriale.

C’est suite à cette information que les autorités équato-guinéennes ont fermé la frontière, le 24 décembre.

«Depuis ce jour, personne n'ose s'approcher de la frontière». Poursuit la même source.

La lumière n'a toujours pas été faite sur les évènements survenus en Guinée équatoriale la semaine dernière, lorsque les autorités ont affirmé avoir déjoué une tentative de coup d'Etat.

- Qui est Mahamat Kodo Bani ?


Mahamat Kodo Bani est le commandant présumé du «coup d’Etat manqué». Selon plusieurs sources concordantes, c’est un ancien général tchadien.

De Darfour à la Centrafrique, en passant par le Cameroun, Mahamat Kodo Bani a fourni ses services à bien de mouvements différents.

Plusieurs sources contactées par Anadolu confirment que le mercenaire avait été membre de la garde présidentielle, notamment sous les ordres du chef d'état-major Daoud Soumaïn.

Après la mort de ce dernier en 2008, Mahamat Kodo Bani a rejoint la rébellion au Darfour et se range aux côtés de l'Union des forces pour le changement et la démocratie (UFCD).

En 2010, il a été radié de l'armée tchadienne. Quelques années plus tard, il s'est fait arrêter au Tchad et établi dans la prison de Kélo.

Libéré en 2013, dans le cadre d’une amnistie prononcée par le président Idriss Déby, Mahamat Kodo Bani rejoint, alors, le mouvement de rébellion centrafricaine, la Seleka.


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