AA / Tunis

La force française déployée au Sahel africain, Barkhane, « ne restera pas une éternité » a déclaré le ministre français de l’Europe et des AE, Jean-Yves Le Drian, lors d’une audition devant les députés de la Commission des Affaires étrangères relevant du parlement français. 

Le Drian était auditionné, mardi après-midi, sur diverses questions sécuritaires impliquant les forces françaises, dont celle déployée dans les pays du sahel africain depuis 2013.

Le Drian a reconnu que la situation sécuritaire demeure fragile dans les 5 pays du G5 Sahel, notamment au Burkina Faso, où la communauté chrétienne a été attaquée à quatre reprises en moins d’un mois, a-t-il rappelé.

« Les autorités des pays du Sahel ne doivent pas rester dans une zone de confort où penser que Barkhane est derrière eux », a affirmé Le Drian, en allusion à l’incapacité de ces pays africains à assurer la sécurité des populations civiles.

« C’est une tentation, mais progressivement, il faut dire que la sécurité des Africains sera assurée par les Africains. L’objectif n’est pas que Barkhane reste là pour une éternité », a-t-il lancé.

Les déclarations du Drian concernant le Sahel interviennent, alors que la France n’a pas encore essuyé le deuil provoqué par la perte de deux soldats d’élite, lors d’une opération de sauvetage, le 10 mai, de deux Français enlevés au nord du Bénin, quelques jours avant, puis transférés au Burkina Faso.

L’opération de sauvetage avait été qualifiée de succès par les autorités françaises, dans la mesure où elle avait permis de libérer les deux otages français, ainsi qu’une Américaine et une Sud-Coréenne.

Pour rappel, la force Barkhane est déployée depuis 2013 dans cinq pays du Sahel africain, à savoir, le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Elle a pour mission principale de lutter contre le terrorisme et le crime organisé.

Cette force compte 4500 hommes et coûte 1 millions d’euros par jour, selon les chiffres de la Défense française.