Festival international de mode de Dakar: Pour une industrialisation de la mode en Afrique
Pour cette première édition, les organisateurs ont choisi le thème du "prêt-à-porter africain".

Dakar
AA/ Dakar/ Lougri Dimtalba
Pour cette toute première édition, les promoteurs du Fimodak affichent clairement leur ambition: faire du Festival international de la mode de Dakar le moteur de l'industrialisation de la mode en Afrique.
Et pour cause, l'idée du festival est sous-tendue par "une vision réaliste qui trouve son essence dans l’impulsion d’une révolution de la mode en Afrique, plus particulièrement au Sénégal" a soutenu le styliste Abdou Lahad Guèye, promoteur du Fimodak, dans une déclaration à Anadolu.
Après une carrière enrichissante sur les podiums nationaux et internationaux, Abdou Lahad Guèye a initié ce projet dont la prochaine édition est fixée à 2018. Pour cette première édition, les organisateurs ont choisi le thème du "prêt-à-porter africain", parce qu'ils estiment que "ce produit tarde à s'affirmer sur le plan international par manque d'une politique de consommation locale rigoureuse et le professionnalisme des acteurs", selon Guèye.
Cette édition qu'a accueillie la capitale sénégalaise du 6 au 7 janvier au musée Théodore Monod, a servi de cadre d'expression et d'échange autour de cette thématique. Pendant deux jours, créateurs, stylistes, modélistes, en somme les acteurs de la mode en Afrique, ont partagé leur expérience.
C'est qu'en plus des défilés, un symposium sur l'industrialisation de la mode en Afrique s'est tenu à la clôture du festival. L'objectif étant de discuter des problèmes qui gangrènent le secteur de la mode notamment le "manque d'industries textiles en Afrique", le curriculum des écoles de formation, la professionnalisation des acteurs et les mécanismes et approches à développer pour faciliter un approvisionnement correct des matières premières.
Pour les acteurs de la mode, une consommation locale réussie s’appuie sur quatre points majeurs que sont la mode et le professionnalisme, la révolution du prêt-à-porter africain, la création de cadres d’échanges entre créateurs et investisseurs et la mise en place de bureaux de style (sociétés d'étude spécialisées dans l'anticipation, la détection et l'analyse des tendances.)
Pour cette édition, ce sont 28 stylistes et 38 mannequins venus du Sénégal, de la Gambie, de la Côte d'Ivoire, du Liban, de la France, du Cameroun et du Danemark qui ont présenté leurs créations dont Mike Sylla.
Ce styliste et créateur franco-sénégalais utilise des motifs qui s'inspirent des traditions africaines avec pour matière de prédilection le cuir. Sa marque « Baifall dream », une création pluridisciplinaire qui associe la mode à la peinture et au graphisme. Le but poursuivi par Sylla est « que la mode africaine contemporaine soit bien vue, qu'elle soit rehaussée d'une vision picturale et plastique qui associe plusieurs techniques et qui donne à cette mode sa spécificité et son originalité » note-t-il dans une déclaration à Anadolu.
Des créations qui réjouissent certes le public mais aussi des mannequins à l'image de Rosalie Ndour, mannequin du Sénégal, présente depuis plus de 5 ans sur les podiums.
"Nous essayons de montrer la beauté de la création des stylistes. C'est une démarche à la fois artistique et militante". L'idéal de la beauté africaine est également poursuivi par Alpha Roméo (nom artistique), lui aussi mannequin. Pour ce Sénégalais, "le festival de mode est un espace d'expression pour nous autres mannequins qui avons besoin de vivre de ce métier. C'est aussi un espace d'expression pour nous autres Africains".
Pour cette première édition du Fimodak qui a vu la participation de stylistes internationaux, des icônes de la mode ont reçu des trophées comme récompense pour leurs actions en faveur de la mode africaine.
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