AA/ Pascal Mulegwa

Le Rwanda s’est proposé d’accueillir sur son territoire quelque 30 000 migrants africains proposés à la vente par des passeurs en Libye, et promet d’offrir ses moyens logistiques pour transporter ceux désireux de retourner dans leur pays d’origine, a annoncé la commission de l’union Africaine (UA).

"Je suis profondément reconnaissant de l'offre faite par le gouvernement du Rwanda de réinstaller jusqu'à 30 000 migrants africains qui languissent en Libye ou de transporter ceux qui souhaitent retourner dans leur pays d'origine" a déclaré mercredi sur son compte Twitter, Moussa Faki Mahamat, président de la commission de l’Union Africaine (UA).

Le diplomate africain a dans sa série de posts, appelé tous les états membres de l’organisation, le secteur privé africain et aux citoyens africains, "pour qu’ils fassent des contributions financières en vue d’aider à alléger les souffrances des migrants africains en Libye".

"Aux Africains à vendre en Libye, le Rwanda est un petit territoire, mais nous trouverons de l'espace" a tweeté mercredi Louise Mushikiwabo , la ministre rwandaise des affaires étrangères et de la coopération, confirmant l’engagement de son pays qui prendra la tête de l’Union africaine dès Janvier 2018.

La sensibilité des autorités du Rwanda, petit pays (26 338 km²) 89 fois plus petit que son voisin la République démocratique du Congo (RDC) est due à l'expérience "de long exil par beaucoup de Rwandais", selon Mushikiwabo.

Des reporters de la chaîne américaine CNN (Cable News Network), ont récemment filmé par caméra cachée, une "vente aux enchères" d’êtres humains, dans la périphérie de la capitale libyenne.

Les reporters affirment dans leur reportage avoir assisté, en l’espace de quelques minutes, à la "vente" d’une douzaine de migrants cédés par des passeurs pour des sommes équivalentes à 400 euros la personne.

Largement partagé sur les réseaux sociaux, ce reportage a provoqué une vive indignation des dirigeants, célébrités et organisations africains ainsi qu’une forte mobilisation africaine au delà des frontières continentales.

Plusieurs pays du continent dont le Burkina Faso et la République démocratique du Congo (RDC) ont rappelé lundi et mardi leurs ambassadeurs en poste à Tripoli pour "éclairer la lanterne des autorités " sur la situation "réelle" en Libye.

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guteress "terrifié" a appelé lundi "toutes les autorités spécialistes" d’enquêter sur ces activités "sans délai et de traduire leurs auteurs en justice".