AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa

L'autorité sanitaire de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé avoir dénombré neuf cas de décès liés directement à la maladie à Virus Ebola et avoir enregistré 31 cas confirmés dans la ville de Mbandaka et la région de Bikoro dans la province de l’équateur, depuis le 8 Mai.

"Au total, 52 cas de fièvre hémorragique ont été signalés dans la région, dont 31 confirmés, 13 probables et 8 suspects et (...) neuf décès parmi les cas confirmés", a écrit le ministère congolais de la santé dans un bulletin journalier publié jeudi soir.

Une personne est morte d'Ebola jeudi dans la région de Bikoro située à une centaine de kilomètres de la ville de Mbandaka ( 1,2 millions d’habitants ) capitale de la province de l’équateur.

Certains des cas suspects deja listés ont été testés "négatifs" au virus, d'après le bulletin journalier du ministère de la santé.

Parmi les personnes malades du virus Ebola figure un prêtre catholique de la ville de Mbandaka, selon des sources médicales dans cette ville.

Son archevêque Fridolin Ambongo nommé coadjuteur à Kinshasa lui a rendu visite mercredi au centre d'isolement. Toutefois, des barricades séparaient les deux hommes qui ont effectué, ensemble, une prière, pouvait-on voir sur des photos ayant circulé jeudi, sur les réseaux sociaux.

Province frontalière avec le Congo-Brazzaville, l’équateur est une des provinces pauvres du Congo - Kinshasa (RDC), pays majoritairement chrétien (plus de 80 %).

Les communautés locales considèrent la maladie à virus Ebola comme un fait de la sorcellerie ou de la malédiction.

Une personne est morte mercredi dans la localité d’Iboko vers Bikoro "les prélèvements sur le corps n'ont pas pu être réalisés en raison de la résistance de la communauté" locale, renseigne le ministère de la santé.

Par ailleurs, trois malades d'Ebola se sont évadés d’un hôpital lundi dans la ville de Mbandaka (1,2 millions d’habitants).

Deux ont été retrouvés morts mardi, a alerté mercredi l’ONG Médecins sans frontières (MSF) indiquant que le troisième malade évadé a été localisé et soumis aux soins.

Avant et après la déclaration, le 8 Mai dernier, de la neuvième épidémie d'Ebola, une vingtaine de personnes sont mortes présentant de symptômes de fièvre hémorragique, mais sans avoir été testées.

Les autorités congolaises et l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS), ont lancé lundi une vaccination "ciblée" contre la maladie à virus Ebola à Mbandaka.

Découvert pour la première fois en 1976 dans le village de Yambuku (Nord-Ouest) sur les rives d’une rivière dont il tient le nom, Ebola, est resté endémique en RDC.

La dernière épidémie en date, remonte à mai 2017 à Aketi, une zone isolée de la province du Bas-Uélé (Nord-est) où elle avait officiellement fait 4 morts.

La plus violente épidémie d’Ebola de l'histoire avait frappé la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone entre fin 2013 et 2016, faisant plus de 11 300 morts d'après l'OMS vivement critiquée pour sa lenteur dans la riposte contre cette maladie.