Drone malien abattu : Alger et Bamako donnent des versions contradictoires sur une éventuelle saisine de la CIJ
- Cet épisode a accentué les tensions entre les deux pays voisins, qui partagent 1 500 km de frontière

Ankara
AA / Alger / Aksil Ouali
L’Algérie et le Mali affichent des récits divergents au sujet de l’affaire du drone militaire malien abattu début avril par l’armée algérienne.
Alors que Bamako affirme avoir saisi la Cour internationale de Justice (CIJ), Alger dément catégoriquement toute procédure en cours.
- La position du Mali
Le 4 septembre, les autorités maliennes ont annoncé avoir déposé auprès de la CIJ une requête contre l’Algérie, qu’elles accusent d’avoir détruit un drone de leur armée dans l’espace aérien malien.
Bamako considère cet acte comme une « agression flagrante », l’inscrivant dans une série d’« actes hostiles » qui, selon elles, « démontrent une collusion malsaine entre le régime algérien et les groupes terroristes ».
Le gouvernement malien affirme vouloir obtenir réparation par les voies du droit international.
- Le démenti de l’Algérie
Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a réfuté ces déclarations lors d’une conférence de presse tenue à Alger samedi.
« Il n’y a absolument aucune saisine de la Cour internationale de Justice. La CIJ n’a jamais été saisie d’aucune demande. Ça n’existe pas », a-t-il affirmé. Selon lui, Alger a directement vérifié auprès de la CIJ, qui n’aurait enregistré aucune requête malienne.
« Lorsque la Cour est saisie, la première démarche consiste à informer le pays concerné. Or, jusqu’à présent, nous n’avons reçu aucune notification officielle », a insisté le chef de la diplomatie algérienne.
- L’incident du drone
Pour Alger, l’appareil détruit avait violé à plusieurs reprises l’espace aérien algérien. Le ministère algérien de la Défense affirme que le drone malien est entré sur 1,6 km dans le territoire algérien dans la nuit du 31 mars au 1er avril, adoptant « une trajectoire offensive » après un premier éloignement.
C’est ce qui a conduit, selon les autorités, à autoriser que l’appareil soit abattu par la Défense aérienne. Le ministère rappelle par ailleurs que deux autres violations similaires auraient été constatées en août et en décembre 2024, toutes documentées dans ses archives radar.
- Une crise diplomatique aggravée
Cet épisode a accentué les tensions entre les deux pays voisins, qui partagent 1 500 km de frontière.
Depuis l’incident, Alger et Bamako ont chacun fermé leur espace aérien à l’autre, le signe d’un climat de défiance persistante.
À ce stade, aucune confirmation officielle de la CIJ ne permet de trancher entre les annonces maliennes et les démentis algériens.
L’affaire illustre la dégradation des relations algéro-maliennes et pourrait, selon plusieurs analystes, peser sur la stabilité régionale si la confrontation diplomatique devait se poursuivre.
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