Cameroun-Crise anglophone : "Le dialogue à tout prix" (Crisis Group)
-L'ONG International a appelé le Cameroun et ses partenaires internationaux à œuvrer pour un dialogue comme unique solution viable de la crise anglophone afin d’éviter « un enlisement dans un long conflit fratricide »

Cameroon
AA/Cameroun/Aurore Bonny
L'ONG International Crisis group a appelé le Cameroun et ses partenaires internationaux à œuvrer pour un dialogue comme unique solution viable de la crise anglophone afin d’éviter « un enlisement dans un long conflit fratricide », indique un rapport parvenu à Anadolu ce jeudi.
« Si un dialogue politique n’est pas rapidement amorcé, le Cameroun pourrait se retrouver en 2018, en pleine année électorale, dans une situation économique et sécuritaire encore
plus délicate » prévient le rapport de l’organisme international.
La crise anglophone se poursuit au Cameroun. Elle s’accompagne d’une importante somme d’évènements tragiques que International crisis n’a pas manqué d’évoquer dans son étude.
Entre autres les violences développées entre militaires et civils, le meurtre des soldats camerounais qui surpasse « quatre fois le nombre de militaires tués par Boko Haram dans l’Extrême-Nord au cours de la même période », et la fuite des milliers de Camerounais vers le Nigéria.
Malgré toutes ces violences, la solution selon International Crisis doit rester politique en passant « nécessairement par un dialogue sur le fédéralisme et la décentralisation » sous
impulsion du président camerounais Paul Biya.
Lequel devrait selon l’organisation de prévention des conflits, profiter du discours traditionnel de fin d’année pour « apaiser la situation » et « prendre des mesures de décrispation » pour « annoncer ce dialogue ».
A cet effet, les partenaires internationaux du Cameroun sont invitées également à « encourager » cette initiative afin d’éviter que le pays s’enlise dans « un long conflit fratricide » .
Pour International Crisis Group ces partenaires « se sont contentés du service minimum, estimant à tort qu’il ne s’agit pas d’une crise menaçant directement leurs intérêts économiques, politiques et sécuritaires ».
Rappelant effectivement qu’ « une déstabilisation du Cameroun aurait nécessairement des répercussions sous régionales tant en Afrique centrale qu’au Nigéria et est susceptible d’affaiblir la lutte contre Boko Haram ».
Les Nations unies et l’Union Africaine sont également interpellés dans ce rapport. Lequel indique la résolution de la crise anglophone comme une occasion pour ces deux organismes
« de redorer le blason de leur mécanisme d’alerte précoce, d’éviter que cette crise ne se transforme progressivement en insurrection et de prévenir un embrasement dangereux ».
Par ailleurs l'ONG ajoute qu’ «En cas d’intensification de l’insurrection, le risque que les régions francophones soient touchées est élevé », rappelant ainsi la menace de violence sécessionniste qui pourrait s’étendre sur tout le pays entier.
Le rapport précise qu’« un tel scénario déstabiliserait profondément et durablement le Cameroun » mais aussi que « le parti au pouvoir en payerait sans doute le prix lors des élections prévues en automne 2018 ».
Pour rappel, la crise dite anglophone a débuté en octobre 2016 par une grève des avocats et des enseignants des régions anglophones et, s’est amplifiée dès octobre 2017 par la déclaration de l’indépendance des deux régions anglophones.
Créée en 1995, l'ICG est une ONG multinationale, à but non lucratif, dont la mission consiste à prévenir et à résoudre les conflits meurtriers grâce à une analyse de la situation sur le terrain et des recommandations indépendantes, peut-on lire sur son site.Son siège se trouve à Bruxelles, en Belgique.
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