AA/Bujumbura/Yvan Rukundo

Les autorités burundaises ont accusé, vendredi, le Rwanda d'espionner l'armée congolaise, alors que les relations entre les deux pays sont particulièrement tendues depuis quelques années, a appris Anadolu de source locale burundaise.

Anicet Ndayizeye, gouverneur de la province de Kayanza, dans le nord du pays, a affirmé à Aandolu, qu'un avion militaire rwandais a récemment survolé le territoire burundais.

« Pour ceux qui ne sont peut-être pas au courant, le 13 juillet passé, un avion de l'armée rwandaise a survolé le territoire burundais jusqu'à plus de quatre kilomètres. Il a fait une reconnaissance de nos positions militaires avant de repartir et cela nous a agacé », a précisé Anicet Ndayizeye, en présence du ministre de l'intérieur, en marge de l’ouverture d’un atelier des partis politiques agréés pour mettre en place
une feuille de route pour les élections de 2020.

Et le gouverneur de poursuivre : « Nous nous sommes retenus. Cela ne signifie pas que nous ne pouvions pas l'abattre mais j'aimerais que vous leaders politiques puissiez être au courant de cette provocation. Que ceux qui peuvent parvenir à eux (les leaders rwandais), leur disent que ce qu'ils sont en train de faire n'honore pas leur pays ».

Ce gouverneur de la province Kayanza, frontalière du Rwanda a signifié, aux politiciens présents, que cette situation était particulièrement préoccupante.

« Nos reproches sont orientés vers les autorités rwandaises et non les Rwandais en général. Ce sont leurs leaders qui ne cessent de lancer des actes de provocation », a-t-il nuancé.

Kigali n’a pas encore réagi à cette accusation.

Depuis avril 2015, les relations entre Bujumbura et Kigali n’ont pas cessé de se détériorer. Le Burundi accusant son voisin du nord d’abriter ses opposants, les putschistes du 13 mai 2015 et de les entraîner militairement pour attaquer le Burundi.

A son tour, le Rwanda accuse Bujumbura de collaborer avec la rébellion des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé qui compte dans ses rangs des éléments responsables du génocide perpétré au Rwanda contre les Tutsis (ethnie minoritaire) en 1994.