Bujumbura accuse l’UE de "tentative de changement de régime au Burundi"
- Les relations entre Bujumbura et l’UE sont au plus mal depuis près de deux ans

Bujumbura
AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco
Le gouvernement burundais a accusé l’Union européenne (UE) de «tentative de changement de régime au Burundi».
Se basant sur un document confidentiel qui a récemment fuité, le gouvernement burundais fait état d’une implication de l’UE « dans la déstabilisation des institutions républicaines du Burundi, notamment la
tentative de changement de régime au Burundi», lit-on dans un communiqué gouvernemental, rendu public mardi.
« Dans ces documents en circulation, il est rapporté que l’Union européenne a procédé à des financements à l’endroit de personnes physiques ou morales impliquées dans la déstabilisation de la République du Burundi, et actuellement sous mandat d’arrêt international émis par la justice burundaise », déclare Bujumbura.
«Ces révélations viennent s’ajouter à d’autres éléments qui ont poussé le gouvernement de la République du Burundi à dénoncer une probable main étrangère dans les actes de sabotage de son programme de promouvoir la paix et la démocratie, particulièrement le processus conduisant aux élections de 2015», ajoute encore Bujumbura.
L’union européenne n’a pas encore fait de réaction.
Les relations entre Bujumbura et l’UE sont au plus mal depuis près de deux ans. En mars 2016, l’UE a suspendu son aide directe au gouvernement burundais. Cette aide représentait 20% du budget du Burundi.
Depuis deux ans, le Burundi est secoué par une grave crise politique et sécuritaire inhérente à la décision du président, Pierre Nkurunziza, de briguer depuis un 3ème mandat que l’opposition et la société civile
ont jugé illégal.
Les violences consécutives a cette crise ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à fuir le pays, selon le dernier rapport du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), publié jeudi dernier.