Afrique

80ᵉ assemblée générale de l'ONU : le Tchad appelle les Nations unies à arrêter les conflits meurtriers dans le monde

- Le Premier ministre tchadien, Amb. Allah Maye Halina, a dénoncé vendredi devant l’ONU l’incapacité de l’organisation à stopper les conflits meurtriers dans le monde, affirmant que « l’ONU n’a jamais autant déçu »

Amarana Malga  | 27.09.2025 - Mıse À Jour : 27.09.2025
80ᵉ assemblée générale de l'ONU : le Tchad appelle les Nations unies à arrêter les conflits meurtriers dans le monde

Bamako

AA / Bamako / Amarana Maiga


Le Premier ministre tchadien, Amb. Allah Maye Halina, a déclaré, vendredi, à la 80ᵉ Assemblée générale des Nations Unies que l'ONU n'a jamais autant déçu, notamment en raison de son incapacité à arrêter les conflits meurtriers qui continuent à faire rage dans plusieurs parties du monde.

« Il convient de souligner que 80 ans après sa création, l'ONU reste encore loin d'avoir accompli les objectifs qui lui sont assignés par la Charte », a affirmé le chef du gouvernement tchadien, ajoutant que « force est de constater que l'ONU n'a jamais autant déçu, notamment en raison de son incapacité à arrêter les conflits meurtriers qui continuent à faire rage dans plusieurs parties du monde ».
« En Afrique, en Asie, en Amérique du Sud, la défiance grandit parce que trop souvent, les décisions majeures de cette organisation semblent servir les intérêts de quelques grandes puissances au détriment des aspirations des pays du Sud, parce que le Conseil de sécurité reste une structure figée, héritée de l'après-guerre, où l'Afrique, berceau de cinq cinquièmes de l'humanité, demeure exclue de toute représentation permanente, parce que les mécanismes de sanction et d'intervention sont sélectifs et l'indignation semble parfois géographiquement conditionnée », poursuit la même source.

Et le Premier ministre tchadien d'ajouter : « Nous devons avoir le courage de le dire ici, sans détour, les nations de maintien de la paix de l'ONU ont parfois failli à leurs promesses et à leurs devoirs. Que ce soit en Haïti, en République centrafricaine, en République démocratique du Congo ou encore au Mali, les Casques bleus ont été, dans certains cas, accusés d'inaction, voire de comportements contraires aux principes de l'organisation qui les incarne. »

Le premier ministre qui s'interroge : « Comment comprendre qu'au lieu de protéger, certains étaient complices de violations ? Comment expliquer qu'après des décennies de présence, des conflits persistent et même s'aggravent ? ».


Selon lui, ces échecs, parfois tragiques, érodent la légitimité de l'ONU sur le terrain et dans le cœur, affirmant qu'il est impératif que les opérations de maintien de la paix soient réformées en profondeur, évaluées de façon transparente et recentrées sur leur mission fondamentale, protéger les populations civiles.
Le Premier ministre tchadien a aussi déclaré que depuis plus de sept décennies, le monde assiste impuissant à un drame humain et politique. Je vais parler du conflit israélo-palestinien.
Pour lui, la situation à Gaza, marquée par des bombardements indiscriminés, des morts de civils par milliers et la destruction systématique d'infrastructures vitales, constituent un échec collectif de la communauté internationale.


« Il ne s'agit plus que d'un conflit, il s'agit d'un scandale humanitaire et d'un défi moral sans précédent. La guerre, l'arrivée entre Israël et l'Iran, les tensions raisonnables et l'incapacité de l'ONU à imposer une solution durable mettent en péril non seulement la stabilité du Moyen-Orient, mais surtout la paix dans le monde », a-t-il ajouté.

Le chef de gouvernement a indiqué : « Tant que la justice n'aura pas triomphé à Jérusalem et à Gaza, il n'y aura pas la paix de conscience ici, à New York. Tant que le droit international sera bafoué en Palestine, il sera affaibli partout ailleurs. Nous appelons, comme chaque année depuis des décennies, à la reconnaissance effective de l'État palestinien dans les frontières de 1967, à la fin immédiate de la colonisation illégale et à une solution politique garantissant la coexistence de deux États viables, libres et sécurisés. »
Le Tchad s'est en outre félicité de l'adoption à une très large majorité de la déclaration de New York sur la Palestine du 12 septembre 2025, qui constitue une avancée historique et une étape majeure dans la quête d'une paix juste, globale et durable au Proche-Orient.


La même source souligne que « notre devoir collectif à partir de cet instant est de transformer une forte déclaration en acte concret et de faire de l'espérance du peuple palestinien une réalité. Dans le monde du développement, l'ONU peine à susciter le grand sursaut collectif indispensable pour matérialiser la mise en œuvre des agendas internationaux, au premier rang desquels le programme 2030.

Enfin, Amb. Allah Maye Halina conclut en affirmant que la réussite de l'ONU sera aussi et surtout posée à l'honneur de notre capacité collective à aider les pays vulnérables tels que les pays africains et les pays en situation spéciale à relever les défis afin que personne ne soit laissé de côté.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.