Politique, Économie

Macron se veut ferme sur l'accord UE-Mercosur : « Il n’y a pas de chèque en blanc »

– Le Président français a réitéré à Bruxelles l’opposition de la France à un accord UE-Mercosur sans garanties agricoles.

Ümit Dönmez  | 18.12.2025 - Mıse À Jour : 18.12.2025
Macron se veut ferme sur l'accord UE-Mercosur : « Il n’y a pas de chèque en blanc »

Ile-de-France

AA / Paris / Ümit Dönmez

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Le chef d'État français Emmanuel Macron a déclaré que la France s’opposerait à toute tentative de passage en force concernant l’accord commercial entre l’Union européenne et le Mercosur, lors de son arrivée au Conseil européen à Bruxelles jeudi 18 décembre.

Lors d'un micro-tendu, le Président français a réaffirmé que « le compte n’y est pas » pour signer cet accord de libre-échange, notamment en matière de protection agricole et alimentaire. Selon lui, l’Europe ne peut pas « sacrifier la cohérence de [son] agriculture » sur un texte encore incomplet.

Macron a mis en avant trois exigences claires pour envisager une signature : la mise en place de clauses de sauvegarde efficaces, des règles de réciprocité – dites « clauses miroirs » – et des contrôles stricts à l’entrée du marché européen. « Personne n’achète avec un chèque en blanc », a-t-il martelé, tout en saluant certains « progrès » réalisés dans les négociations. Il a toutefois insisté : « Nous ne sommes pas prêts. »

Le président a également critiqué le calendrier jugé précipité des discussions et a regretté que certains dispositifs aient été présentés tardivement. Il a pointé du doigt le fait que les mécanismes de sauvegarde n’étaient pas encore votés ni partagés avec les pays du Mercosur.

Parmi les avancées mentionnées, Macron a évoqué l’abaissement du seuil de déclenchement des mesures de sauvegarde à une baisse de 8 % des prix sur trois ans, au lieu de 10 % chaque année auparavant. Il salue également le fait que ces mesures soient désormais évaluées par État membre et puissent être saisies par les filières professionnelles.

Mais malgré ces ajustements, il reste inflexible : « Si aujourd’hui il y a une volonté de passage en force alors qu’on n’a pas de visibilité sur tout ça, je vous le dis très clairement : la France s’opposera. »

L’accord UE-Mercosur, en négociation depuis plus de 20 ans, vise à créer l’une des plus grandes zones de libre-échange au monde. Il soulève toutefois de fortes inquiétudes dans plusieurs États européens, notamment sur les normes environnementales, sanitaires et sociales des produits importés. La France, soutenue par l’Italie, l’Autriche ou encore l’Irlande, réclame des garanties solides, au moment où les agriculteurs manifestant leur exaspération face à une concurrence jugée déloyale.




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