AA / Jérusalem / Mohammed Khabissa

La Banque d’Israël a maintenu les taux d’intérêt inchangés sur le shekel à 4,5 %, dans le but de protéger la monnaie locale de l’augmentation des dépenses de guerre, d’une part, et de ses prévisions d’une progression de l'inflation, d’autre part.

La banque a déclaré par voie de communiqué à l'issue de la réunion du Comité de politique monétaire, ce lundi, qu'elle maintenait ses taux d'intérêt inchangés pour la deuxième réunion consécutive, une décision qui correspondait aux anticipations des analystes des marchés financiers.

Le taux de change du shekel a augmenté de 2,4 % à 3,68 % par rapport au dollar américain suite à la décision de la Banque centrale, pouvant même réaliser sa meilleure performance quotidienne de cette année.

Le shekel a récupéré l'essentiel des pertes subies la semaine dernière, lorsque les menaces de représailles de l'Iran contre Israël ont inquiété les marchés, après la frappe meurtrière de missile contre un bâtiment de l'ambassade de Téhéran en Syrie.

Le communiqué de la Banque d’Israël a rapporté les propos du gouverneur Amir Yaron qui a déclaré qu'"À la lumière des développements récents, qui indiquent une augmentation significative de l’incertitude géopolitique, le Comité monétaire a décidé d’être prudent et a maintenu le taux d’intérêt inchangé".

Avec une inflation qui a reculé à 2,5 % Israël sur une base annuelle en février dernier, revenant ainsi vers dans la fourchette d'un taux cible allant de 1 à 3 %, la Banque d'Israël a étudié l'étendue de l'incertitude quant à la fin de la guerre à Gaza et à la manière dont les tensions avec l'Iran prendront fin.

La guerre israélienne contre la bande de Gaza a entamé dimanche dans son septième mois, sur fond de prévisions d'une augmentation du déficit budgétaire à 6,6 % du produit intérieur brut en 2024, contre près de 4 % en 2023.

Depuis le 7 octobre 2023, l'armée israélienne mène une guerre dévastatrice contre Gaza faisant des dizaines de milliers de morts et de blessés, dont la plupart sont des femmes et des enfants, selon des sources palestiniennes en plus d'une catastrophe humanitaire sans précédent et d'une destruction massive des infrastructures, qui ont valu à Tel Aviv de comparaître devant la Cour internationale de Justice pour des accusations de "génocide".

* Traduit de l'arabe par Mounir Bennour.