AA / Istanbul / Serap Dogansoy

La cocaïne est devenue en 2023 le premier marché de produits stupéfiants en France, devant le cannabis, pour la première fois, selon une étude publiée lundi par l’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT).

D’après ce rapport, le chiffre d’affaires du marché de la cocaïne est estimé à 3,1 milliards d’euros, contre 2,7 milliards pour le cannabis. L’ensemble du marché des drogues illicites représente environ 6,8 milliards d’euros de dépenses annuelles des usagers, un montant qui a triplé depuis 2010.

Intitulée “Taille des marchés des drogues illicites en France (2010-2023)”, l’étude évalue la valeur économique des drogues à partir des dépenses des consommateurs, en croisant prix, quantités, fréquence de consommation et nombre d’usagers. Les auteurs présentent des scénarios bas, central et haut, ce dernier portant l’estimation globale au-delà de 10 milliards d’euros.

Entre 2010 et 2023, le marché global des drogues illicites a augmenté de 87,5 % en volume et de 189,3 % en valeur, selon le rapport. La cocaïne affiche la progression la plus marquée parmi les substances majeures, avec un marché ayant triplé en valeur sur la période, tandis que celui du cannabis semble se stabiliser depuis 2017.

Les volumes consommés de cannabis ont augmenté de 77 % entre 2010 et 2023, mais la croissance s’est limitée à 3,4 % entre 2017 et 2023. Le rapport indique que la demande se concentre davantage sur des consommateurs réguliers et plus âgés.

L’étude met également en évidence la forte dynamique des drogues de synthèse. Entre 2010 et 2023, le marché de l’ecstasy-MDMA a progressé de 637 % et celui des amphétamines de 470 %. L’héroïne connaît un regain depuis 2017 après un recul au début des années 2010, tandis que le marché du crack a augmenté de 44 % depuis 2017.

Les auteurs soulignent que les psychostimulants, en incluant la cocaïne et les produits de synthèse, constituent désormais les segments les plus dynamiques du marché des drogues illicites en France. Ils précisent toutefois que ces estimations reposent sur des données partielles et appellent à un renforcement de la collecte de données économiques afin d’affiner l’évaluation de ces marchés clandestins.