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"Être puissante des points de vue militaire, économique et diplomatique, est une obligation pour la Turquie"

- Le Président turc a estimé que la Turquie est dans l'obligation de maintenir au plus haut niveau sa force de dissuasion, tant pour sa sécurité nationale que pour la défense des droits de ses amis.

Andaç Hongur, Berk Özkan, Tuncay Çakmak  | 23.01.2021 - Mıse À Jour : 24.01.2021
"Être puissante des points de vue militaire, économique et diplomatique, est une obligation pour la Turquie"

Istanbul

AA / Istanbul

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a affirmé que la Turquie se doit d’être une puissance des points de vue militaire, économique et diplomatique, "plus par obligation que par choix".

Le Chef de l’État turc a pris la parole, samedi, lors de la cérémonie de mise à l’eau de la "Frégate Istanbul" (F515) construite dans les chantiers navals d’Istanbul Tersane.

Il s’agit du 5ème navire conçu et construit dans le cadre du projet MILGEM (bateaux nationaux).

Lors de la même cérémonie, le président turc a également symboliquement réalisé la première soudure de la 3ème corvette qui sera construite pour le Pakistan.

Dans son discours, Erdogan a longuement rappelé la politique de la Turquie dont le but est de devenir un pays indépendant et autosuffisant en matière d’industrie de la Défense.

"Les nations qui ne sont pas fortes, indépendantes et suffisantes du point de vue technologique en matière d'industrie de la Défense, ne peuvent pas se tourner vers l'avenir de manière sûre", a-t-il expliqué.

"Plus qu'un choix, être puissante des points de vue militaire, économique et diplomatique, est une obligation pour la Turquie", a-t-il ensuite affirmé.

En effet, suite aux refus et embargos imposés par de nombreux pays, pourtant alliés de la Turquie dans l’OTAN notamment, Ankara a décidé de sérieusement développer sa propre industrie de la Défense.

"Nous sommes désormais un pays qui sait surmonter les obstacles, difficultés et embargos imposés par les fournisseurs mondiaux [d'armes et équipements militaires]. Comme le dit un dicton turc, 'un mauvais voisin te fera propriétaire', nous avançons dans ce sens malgré nous", a-t-il avancé.

Face à la menace terroriste et aux instabilités, en particulier dans sa région, la Turquie se doit de pouvoir se préparer à toute évolution qui menacerait sa sécurité nationale.

"La Turquie est dans l'obligation de maintenir au plus haut niveau sa force de dissuasion, tant pour sa sécurité nationale que pour la défense des droits de ses amis", a par ailleurs expliqué le président turc.

"En 2002, notre pays ne travaillait que sur 62 projets en matière d’industrie de la Défense. Aujourd’hui, ils sont plus de 700", a-t-il rappelé pour montrer l’importance de l’évolution réalisée dans ce domaine en quelques années.

Et de donner quelques exemples : "Avec ses véhicules terrestres et marins, la Turquie est devenue capable de répondre à ses besoins ainsi qu'à ceux des pays amis et alliés".

"Nous faisons partie des 10 pays capables de concevoir et construire leurs propres navires de guerre", s’est-il encore félicité.

Erdogan en a profité pour critiquer les voix discordantes qui peuvent exister en Turquie sur le sujet.

"Malgré toutes les campagnes de dénigrement qui peuvent être menées, nos drones, armés ou non, sont suivis avec envie par le monde entier", a-t-il lancé.

Pour le Chef de l’État turc, ces avancées technologiques sont le succès des entreprises turques, à qui l’État doit apporter tout son soutien.

"Dans tous les domaines, pour des produits et projets équivalents, nous donnons priorités aux entreprises et institutions turques. C'est notre première priorité", a-t-il déclaré.

Quant aux projets en cours dans le domaine de la marine, Erdogan a expliqué que 5 projets majeurs sont en cours, "une fois achevés dans 5 ans, notre marine sera bien plus puissante".

Il s’est notamment félicité du savoir technologique développé dans la construction de sous-marins de nouvelle génération.

"Notre premier sous-marin de type 6 'Piri Reis' sera terminé en 2022, et ensuite nous en construirons un autre chaque année", a-t-il annoncé.

- Les discussions avec la Grèce :

Avant l’intervention du Président Erdogan, c’est le ministre de la Défense, Hulusi Akar, qui a pris la parole.

Il s’est surtout exprimé au sujet de la reprise des discussions avec Athènes, au sujet des tensions en mer Égée et en Méditerranée.

"Dans les rencontres que nous allons faire avec la Grèce, nous espérons que les sujets seront abordés dans le cadre des droits, du Droit et de la Justice. Et qu’ils seront ainsi résolus", a-t-il dit.

Pour conclure, Akar a par ailleurs rappelé la position de la Turquie : "Nous attendons de nos voisins, en mer Égée et en Méditerranée orientale, qu'ils respectent nos droits et qu'ils évitent toute action susceptible d'être mal interprétée".

​​​​​​​* Traduit du turc par Tuncay Çakmak

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