Vice-PM turc Cavusoglu: Bagdad désormais seul interlocuteur d'Ankara en Irak
- Hakan Cavusoglu a précisé qu'Ankara n'a pas de problèmes avec les habitants de la région, mais réagit seulement aux démarches de l'administration du District
Istanbul
AA – Istanbul – Nur Gülsoy
Bagdad est désormais le seul interlocuteur d'Ankara en Irak, a affirmé le vice-Premier ministre turc, Hakan Cavusoglu.
Le vice-Premier ministre a accordé une interview à la chaîne de télévision turque TRT Haber, vendredi.
Il a abordé le référendum illégitime organisé par le District du Nord de l'Irak (IKBY).
Cavusoglu a affirmé que Bagdad est désormais «le seul interlocuteur d'Ankara en Irak», et a insisté que son pays soutient l'intégrité territoriale du pays, comme exprimé depuis le début du processus.
Il a mis en garde contre d'éventuels problèmes pour les Kurdes, les Turkmènes, les Arabes, les Assyriens, l'Irak entier et l'Iran.
«C'est curieux qu'on ait insisté et organisé le référendum malgré les avertissements de la Turquie, de l'Irak, de l'Iran, de la Russie, des États-Unis et d'autres pays, a-t-il déclaré. Il semble que l'administration du Nord de l'Irak suit l'agenda d'Israël.»
Pour Cavusoglu, persister à organiser un tel référendum, alors que certains groupes souhaitent diviser la région, comme cela a été le cas pendant la Première Guerre mondiale, est une démarche délibérée.
«Car les relations entre l'IKBY et la Turquie s'étaient beaucoup développées ces derniers temps, surtout sur le plan commercial, a-t-il poursuivi. Ils partageaient le même point de vue sur plusieurs sujets, et la décision d'organiser un tel référendum, nous incitent à réfléchir.»
Cavusoglu a précisé que la Turquie n'a pas de problèmes avec les habitants de la région, mais réagit seulement contre les démarches de l'administration de l'IKBY.
«Notre Premier ministre [Binali Yildirim] l'a exprimé, nous utiliserons d'abord les instruments diplomatiques, a-t-il noté. Ensuite, des instruments politiques, puis économiques, et j'espère que nous n'aurons pas besoin de recourir à d'autres instruments.»
En outre, le vice-Premier ministre a abordé la situation au Myanmar et au Bangladesh, rappelant que l'Agence turque de Coopération et de Coordination (TIKA) est la seule institution internationale qui opère dans la région d'Arakan actuellement.
Il a précisé que la TIKA, qui dispose des bureaux dans 58 pays, fêtera son 25ème anniversaire bientôt.
«Les événements ont commencé le 25 août dans l'État d'Arakan, et perdurent, a-t-il fait remarquer. Nous avons fait face à des incidents atroces. Près d'un demi millions de gens se sont déplacés. C'est quasiment la moitié de la population musulmane dans la région d'Arakan.»
Cavusoglu a critiqué le nettoyage ethnique mené par les forces de sécurité birmanes , dans la région, et a regretté que «la communauté internationale n'ait pas réagi de manière plus nette» face aux événements.
«La TIKA a d'abord envoyé une aide alimentaire de mille tonnes, a-t-il fait savoir. Nous faisons des efforts afin d'assurer la distribution dans des conditions difficiles. Les bungalows sont détruits. Plusieurs maisons ont été incendiées. Certaines personnes se sont réfugiées dans les montagnes.»
Cavusoglu a assuré que les aides continuent d'être acheminées aux personnes qui se sont réfugiées au Bangladesh.
