
AA - Ankara - Tuncay Çakmak
Le Président du Parti Républicain du Peuple (CHP), Kemal Kilicdaroglu, a appelé, mercredi, tous les partis politiques de Turquie à condamner de manière inconditionnelle le terrorisme.
Kilicdaroglu a tenu une conférence de presse au siège de son parti à l’occasion du 92ème anniversaire de la création du CHP.
«Tous les partis politiques de Turquie, sans exception, doivent sans conditions tracer un trait très épais entre eux et le PKK, a-t-il dit. C’est aussi clair que ça. Pas de ‘mais’, pas de ‘cependant’. Ils doivent s’opposer aux terroristes. Le terrorisme est un crime contre l’humanité. Nous sommes tous contre le terrorisme, point ! C’est seulement ainsi que nous préserverons nos valeurs et que nous serons unis»
Kilicdaroglu a rappelé que la «guerre d’indépendance» a été menée «épaule contre épaule par toutes les composantes de cette nation, sans différences ethniques ou religieuses».
«Pourquoi l’atmosphère du pays a changé au lendemain des élections du 7 juin [2015- dernières législatives]. Pourquoi le pays est retourné dans le chaos. Notre peuple mérite-t-il cela. Pourquoi l’unité et la fraternité de notre pays sont-ils visés. En 51 jours, nous avons perdus 107 martyrs. La Turquie passe par un difficile test pour sa paix sociale. Nous nous devons de le réussir», a dit le président du CHP.
Il a tenu à rappeler que le PKK tente en vain depuis plus de 30 ans de diviser le pays et le peuple.
Pour Kemal Kilicdaroglu il faut être très vigilants dans ce contexte et surtout ne pas céder aux provocations.
«Oui nous devons nous opposer au terrorisme, a-t-il poursuivi. Mais nous devons le faire de manière démocratique et non violente. Nous ne devons pas alimenter la violence et servir la cause des terroristes. Si nous cédons aux provocations, nous risquons d’engager la Turquie dans un chemin sans retour. Nos 77 millions de concitoyens doivent être très vigilants.»
Kilicdaroglu a attiré l’attention sur les évènements de mardi dernier, quand des manifestants s'en étaient pris à des bureaux de partis politiques, ou incendié des véhicules ou des commerces appartenant à des Kurdes.
«Ce pays est à nous tous, a-t-il déclaré. Diyarbakir, Hakkari, Trabzon, toutes ces villes sont à nous tous. Si nous faisons des différences à ce niveau, les terroristes auront atteint leurs objectifs. La discrimination ethnique est une approche moyenâgeuse.»
Le président du CHP s’en est, de son côté, pris au gouvernement et au Président de la République au sujet de la lutte contre le terrorisme.
Il a estimé que le gouvernement est responsable parce qu’il a laissé faire trop longtemps, et que pendant ce temps, le PKK s’est armé et a préparé ses actions meurtrières.