AA - Ankara - Nur Gülsoy

Le président turc, Recep Tayyip Erdogan a assuré que la Turquie luttera contre une transposition en Syrie et au Moyen-Orient, du modèle de colonisation qui avait sévi en Afrique.

Erdogan a prononcé un discours lors de la 5ème Réunion internationale de la Main-d'Oeuvre féminine, lundi à Ankara, organisée par la confédération syndicale Hak-Is à l'occasion de la Journée internationale de la femme.

Rappelant qu'il a effectué une visite au continent africain la semaine dernière, le président a regretté l'exploitation de ces pays pendant des années, critiquant certains pays de se prétendre pays "développés".

"Pourquoi ces pays [développés] ne tendraient-ils pas la main à ces régions? Voilà pourquoi nous disons que le monde est plus grand que les 'cinq'. Le Conseil de sécurité des Nations Unies ne remplit pas ses fonctions. Nous ne considérons pas comme libre, un pays dont le destin demeure entre les lèvres d'un autre. Voilà tout ce qui est survenu en Syrie, en Irak. Trois millions de personnes sont dans mon pays actuellement, et nous avons dépensé dix milliards de dollars" a ditè le président .

Il a ajouté: "Certains cherchent à appliquer, plus durement encore, le modèle de colonisation qui avait sévi en Afrique, en Syrie, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous ne pouvons accepter cela. Nous lutterons jusqu'au bout contre ce système"

Erdogan a ainsi accusé les pays de occidentaux d'hypocrisie: "Ceux qui sont émus par les vidéos diffusés sur internet, pourquoi ignorent-ils les enfants et femmes innocents que massacre le président syrien Bachar al-Assad? Pourquoi ignorent-ils les Turkmènes de Bayirbucak, les Arabes, nos frères visés par les avions de la Russie. Pourquoi ceux qui ne cessent de parler des droits des femmes, ne s'intéressent point aux femmes et enfants qui se noient en mers Méditerranée et Egée?"

Il a aussi mis l'accent sur le rôle de la femme dans la société et dans la vie professionnelle.

"Le taux de l'emploi des femmes était en 2004, de plus de 20%. À la fin de 2014, ce taux a atteint 30%. L'augmentation est presque d'un tiers. Cela montre que les efforts pour encourager l'emploi des femmes, ont commencé à donner leurs fruits. Nous constatons ce progrès dans la participation des femmes à la vie politique aussi. Après les élections législatives du 1er novembre, 81 députées se trouvaient au Parlement, autrement dit 15% du nombre total. En 2002, ce taux était à peine 4,5% (24 députées)", a-t-il précisé.