AA / Ankara

Le Président turc, Recep Tayyip Erdogan a critiqué les dirigeants politiques européens de se servir de l'islamophobie pour des rentes politiques.

Le Chef de l'État a envoyé un message vidéo au TRT World Forum 2021, organisé en vidéoconférence, mardi.

Regrettant les problèmes auxquels le monde entier fait face à cause de la pandémie de Covid-19 ces deux dernières années, le Président turc a mis l'accent sur les problèmes sociaux, dont l'islamophobie et les politiques visant les immigrés.

"Au lieu de lutter contre l'islamophobie qui encercle nos sociétés comme des cellules cancéreuses, les dirigeants politiques européens cherchent à s'en servir pour obtenir des rentes politiques et des voix aux élections, a déclaré Erdogan. En tant que dirigeant qui a mis en garde contre cette menace depuis de longues années, je suis davantage préoccupé. Nous regrettons que les efforts visant à restaurer la paix et la justice mondiales, soient une nouvelle fois entravés."

Dans ce contexte, Erdogan a noté que le monde n'est pas parvenu à saisir l'opportunité de la pandémie pour assurer une meilleure coopération et solidarité.

Pour le Président, les difficultés rencontrées ces deux dernières années ont montré que le monde n'a pas réussi l'épreuve.

"Nous avons vu la grave fragilité des infrastructures d'aide sociale des pays les plus prospères, a-t-il insisté. Les institutions chargées d'assurer la paix et la justice dans le monde face à cette crise pandémique, ont échoué une nouvelle fois. Les pays les moins avancés et les sociétés les plus pauvres ont été abandonnées. Les crimes de haine ont atteint un degré effrayant dans les pays occidentaux, en particulier à cause des problèmes économiques."

Le Président Erdogan a aussi critiqué le système politique mondial en place actuellement, rappelant que la Turquie appelle à le réformer, depuis des années.

Il a dit avoir proposé un modèle englobant, stratégique et faisable, au lieu de critiquer seulement.

"Le système mondial, où le monde musulman n'a pas le droit de parole, où les revendications de l'Afrique, de l'Amérique latine et de l'Asie du Sud ne sont pas prises en compte, où les intérêts de cinq pays puissants sont défendus, ne peut pas continuer ainsi, a-t-il martelé. Le besoin de réformer l'Organisation des Nations Unies et les autres organisations internationales, est désormais inévitable."

Le Président Erdogan a conclu en assurant que la Turquie est déterminée à lutter davantage au nom des peuples opprimés.

*Traduit du turc par Nur Asena Ertürk