
AA - Ankara - Nur Gülsoy
Le vice-Premier ministre turc, Ali Babacan, invité vendredi à la Table des éditeurs au siège de l'Agence Anadolu (AA), a assuré réagir contre les insultes au prophète Mahomet.
"La liberté d'expression est le droit de l'Homme le plus fondamental, a-t-il déclaré. User de la liberté d'expression pour insulter est inadmissible. Les responsables doivent intervenir lorsque cette liberté en arrive à l'insulte. D'autant plus que cette insulte cible le prophète Mahomet, la personnalité la plus sacrée de l'Islam. Il ne faut pas confondre ces deux choses."
Babacan a également condamné les attaques terroristes perpétrées la semaine dernière à Paris, notamment celle contre le siège du journal satirique Charlie Hebdo, ayant fait 12 morts dont des dessinateurs.
"Le terrorisme n'a pas de religion, de nation ou de race, a-t-il insisté. Le terrorisme a une définition internationale et la République de Turquie, ainsi que le gouvernement d'AKP (Parti pour la Justice et le Développement), condamnent tout type de terrorisme."
Babacan a rappelé la participation du Premier ministre Davutoglu, avec d'autres chefs d'Etat et de gouvernement, à la marche républicaine du dimanche à Paris.
"Notre approche vis-à-vis du terrorisme découle également de notre perte humaine depuis des années à cause de ce fléau, a-t-il fait remarquer. La participation de notre Premier ministre et sa contribution à la solidarité internationale contre le terrorisme est, de ce fait, très importante."
L'année 2014 a été une année difficile selon Ali Babacan qui s'est affirmé plutôt optimiste pour 2015.
"C'était une année marquée par un contexte extraordinaire autant en Turquie qu'à l'étranger, a-t-il dit. Une période qui a débuté en 2013 avec les manifestations du parc Gezi et les opérations du 17 et 25 décembre, puis l'élection présidentielle en août 2014... Quels que soient votre point de vue ou l'angle à partir duquel vous les évaluez, les événements du 17 et 25 décembre 2013 sont des tentatives de coup d'Etat qui ont ciblé notre gouvernement, notre parti au pouvoir, notre président de la République ainsi que sa famille. Mais maintenant, nous nous attendons vivement à ce que l'année 2015 soit marquée par un flux intense de fonds et de capitaux vers notre pays, à moins qu'il n'y ait un paysage géopolitique ou économique extraordinaire au monde. 2015 sera meilleure que 2014, malgré les élections [législatives]."
Ali Babacan a exprimé l'espoir de voir la Turquie devenir l'une des économies qui croissent le plus rapidement en Europe en 2015.
"Notre économie est en relation étroite avec l'Europe, a-t-il précisé. 70% des investissements directs en proviennent. Donc le paysage général en Europe nous affecte."