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Mehmet Akif Ersoy: Un homme de lettres et d'actions

- L'auteur de l'hymne national turc occupe une place particulière dans l'histoire de la Turquie avec sa contribution à la guerre d'indépendance

Ahmet Gençtürk  | 26.12.2021 - Mıse À Jour : 26.12.2021
Mehmet Akif Ersoy: Un homme de lettres et d'actions

Ankara

AA / Ankara

Mehmet Akif Ersoy, auteur de l'hymne national turc, également connu comme Istiklal Marsi ou Marche de l'indépendance, occupe, à juste titre, une place unique dans le cœur de millions de Turcs.

Il est cependant nécessaire de se souvenir des autres qualités qui lui ont permis d'occuper une place particulière dans l'histoire de la Turquie.

Mehmet Akif Ersoy est né le 20 décembre 1873 dans le district de Fatih dans l'Istanbul ottoman. Il fréquente ensuite les écoles primaires et secondaires de son district.

En plus du français qu'il apprend dans les écoles publiques, il apprend l'arabe de son père, Tahir Efendi, professeur à la madrasa Fatih. Il améliore son persan au cours des enseignements classiques dans les mosquées.

Après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, il s' inscrit à la section secondaire de l'École des sciences politiques (Mekteb-i Mulkiye).

Bien qu'ayant terminé la première section de trois ans de l'école en 1889, il interrompt ses études lorsque la mort de son père le contraint à trouver un emploi pour subvenir aux besoins de sa famille.

La même année, il s'inscrit à l'École vétérinaire civile nouvellement fondée (Mulkiye Baytar Mektebi) pour un cycle de quatre ans et en sort diplômé avec les honneurs.

Après l'obtention de son diplôme, Mehmet Akif Ersoy est nommé inspecteur adjoint au ministère de l'Agriculture.

Si ce travail lui permet d'expérimenter la vie de comté dans le vaste domaine ottoman, des Balkans à la péninsule arabique, son idéalisme et sa passion pour l'éducation le poussent sur les sentiers de l'enseignement des sciences vétérinaires dans les écoles agricoles publiques et la littérature à l'Université d'Istanbul.

Il s'impose comme orateur patriote et homme de lettres et est recruté dans le service de renseignement ottoman (Teskilat-i Mahsusa).

En 1915, il est envoyé en Allemagne pour faire un rapport sur les soldats musulmans des forces alliées capturés par l'Allemagne. Plus tard, il est affecté en Arabie pour contrer la propagande britannique au sein des tribus arabes qui les appelait à se révolter contre l'Empire ottoman.

Mehmet Akif Ersoy ne perd ni son optimisme ni son patriotisme lorsque la défaite de l'Empire ottoman lors de la Première Guerre mondiale conduit à son occupation par les forces britanniques, françaises, italiennes et grecques, à partir de l'automne 1918.

Dès le début de la guerre d'indépendance de la Turquie (1919-1923), il contribue de manière significative à la moralisation et à la mobilisation des Turcs en prononçant des discours dans des mosquées à travers l'Anatolie. Les plus mémorables sont prononcés dans les mosquées Zaganos Pasa de Balikesir et Nasrullah de Kastamonu.

Il publie dans le périodique Sebilurresat les discours et de nombreux autres articles soutenant la résistance contre l'occupation.

Alors qu'il est objet d'une surveillance et d'une pression strictes de la part des autorités d'occupation, Mehmet Akif Ersoy, à l'invitation de Mustafa Kemal Atatürk, le chef de la résistance, s'installe à Ankara peu après la création de la Grande Assemblée nationale turque (TGNA) le 23 avril 1920.

Il rejoint le Parlement en tant que député de la province de Burdur, dans le sud-ouest du pays.

Parallèlement, il voyage à travers l'Anatolie pour remonter le moral et obtenir du soutien pour la résistance, un devoir religieux et patriotique selon lui.

En novembre 1920, le ministère de l'Éducation à Ankara lance un concours pour un nouvel hymne national, qui connaît la participation de plus de 700 poètes. Au départ, Mehmet Akif Ersoy n'y participe pas car une récompense en argent est liée à l'initiative.

Finalement, il est convaincu d'y participer par le ministre de l'Éducation Hamdullah Suphi Tanriover, qui est également un homme de lettres.

Mehmet Akif Ersoy écrit Istiklal Marsi, qui est lu à la Grande Assemblée nationale par le ministre le 1er mars 1921 et accepté à l'unanimité comme hymne national turc le 12 mars 1921.

Lorsque la République de Turquie est proclamée en 1923 à la suite de la victoire contre les puissances occupantes, en tant que partisan du panislamisme, il se sent frustré par le caractère laïc du nouvel État et déménage finalement en 1925 en Égypte, où il enseigne le turc à l'Université du Caire et poursuit ses travaux d'écriture et de traduction.

En 1935, il attrape le paludisme lors d'une visite au Liban et retourne en Turquie l'année suivante, peu de temps avant son décès survenu le 27 décembre 1936.

Outre l'Istiklal Marsi, il est surtout connu pour son œuvre Safahat publié en 1911, un recueil de 44 poèmes de différentes longueurs.

La première œuvre qui apparaît dans le livre est datée de 1904, mais n'est pas attestée. Il est fort probable que le poète, âgé de 32 ans à l'époque, ait composé des poèmes avant cette date.

Mehmet Akif Ersoy lisait beaucoup de classiques des littératures turque, arabe et persane. Ses favoris dans ces trois langues étaient respectivement Fuzuli, Ibn Farid et Saadi Shirazi.

Il était particulièrement un admirateur de Shirazi, qu'il considérait comme la quintessence de la "sagesse de l'Orient", et dont il a toujours reconnu l'influence.

À partir de 1898, il réalise en série la traduction de textes choisis des classiques persans dans le périodique Servet-i Funun.

De la littérature occidentale, il lit, en français, les œuvres de Lamartine, Victor Hugo, Emile Zola, Ernest Renan, Alexandre Dumas, entre autres.


* Traduit de l'anglais par Alex Sinhan Bogmis






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