
AA - Ankara - Nur Gülsoy
"L'événement de Madimak" survenu les 1er et 2 juillet 1993, devrait être qualifié de "massacre", selon le rapport du Conseil d'Inspection de l'Etat turc (DDK).
Le DDK a préparé un rapport sur l'événement, suite à la directive du président Abdullah Gül. Le rapport publié mardi sur le site officiel de la présidence, avait été achevé le 24 mars par le Conseil, puis approuvé le 26 juin par Abdullah Gül.
L'événement a eu lieu le 2 juillet 1993. Un groupe d'extrémistes sunnites avait incendié l'hôtel, où séjournaient des inellectuels alévis venus à Sivas pour un festival culturel. L'incendie avait fait 37 morts, dont deux employés de l'hôtel.
"L'Etat a commis un grave manquement dans la survenue et la prévention de l'événement, ainsi que dans l'enquête et le jugement de l'événement", a indiqué le rapport.
Le rapport souligne que cet événement, qui découle d'une crise sociale, survenu lors d'une activité organisée à Sivas (en Anatolie centrale), et qui avait causé la mort de 37 personnes, ne doit pas être abandonné ni oublié. Pour le DDK, il faut analyser le déroulement de ce drame, les processus administratif et judiciaire qui avaient suivi, ainsi que ses impacts et conséquences.
"Admettre l'existence d'une faille née de la différence entre alévis et sunnites - qui crée constamment une tension et un conflit - nous permettra d'adopter la démarche adéquate pour réaliser le bonheur et la paix de la société, ainsi que pour prévenir la radicalisation de ces deux communautés", a indiqué le DDK.
Le Conseil a insisté sur la difficulté d'accéder aux données et preuves concernant l'événement qui a eu lieu il y a vingt ans.
Le rapport fait aussi remarquer le point de vue subjectif des instances qui avaient suivi l'affaire. Néanmoins, la responsabilité de l'administration ne justifie ou n'acquitte pas les agresseurs", ajoute le Conseil.
En somme, le DDK a souligné le défaut de l'instance administrative à assumer sa responsabilité avant même et pendant l'événement. Notant qu'aucune mesure n'avait été prise pour évacuer l'hôtel Madimak ou disperser la foule qui s'était rassemblée devant, le rapport explique: "les 500 policiers et gendarmes et les 370 soldats n'avaient pas été déployés pour disperser ou calmer la foule. L'erreur était de ne pas avoir déterminé le risque et la menace, et le résutat(...) : une défection de l'action dissuasive des forces de sécurité. Vraisemblablement, on avait donné à la foule amassée devant l'hôtel tous les moyens d'agir (...) jusqu'à incendier l'hôtel."