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''La Turquie pourrait étudier les demandes des USA pour la base militaire d'Incirlik''

La Turquie ne fera pas partie des opérations de la Coalition internationale si les conditions qu'elle exige ne seraient pas remplies et la livraison d'armes au PYD est en jeu, a averti le Président turc Erdogan.

19.10.2014 - Mıse À Jour : 19.10.2014
''La Turquie pourrait étudier les demandes des USA pour la base militaire d'Incirlik''

AA /  Istanbul / Bilal Muftuoglu

''La zone sécurisée n'est pas un acte d'invasion'', a affirmé le Président Recep Tayyip Erdogan s'agissant du projet du gouvernement turc envisageant la création d'un abri dans le Nord de la Syrie pour prémunir les civils contre les attaques de l'EIIL et du régime de Bachar al-Assad. 

Erdogan s'est exprimé samedi soir au sujet des derniers développements liés aux hostilités en Syrie dans l'avion le ramenant à Istanbul de Kaboul où il était en visite officielle.

Interrogé sur l'existence d'une demande officielle des Etats-Unis d'Amérique portant sur l'extension des droits d'utilisation de la base militaire d'Incirlik (Sud de la Turquie), Erdogan a rappelé quatre conditions exigées par la Turquie pour satisfaire cette demane, à savoir, "l'aménagement une zone d'exclusion aérienne, d'une zone sécurisée, la formation et l'équipement de l'opposition syrienne modérée et mener une opération contre le régime de al-Assad".

''Sans ces conditions, nous ne pouvons pas faire partie des opérations militaires de la Coalition internationale'', a indiqué Erdogan tout en nuançant que le gouvernement pourrait étudier les demandes éventuelles des Etats-Unis d'Amérique portant sur la base d'Incirlik si ces derniers les formulent d'une manière conforme aux intérêts de la Turquie. 

Le président turc a, toutefois, rejeté toute proposition d'armer le parti de l'Union démocratique (PYD), la branche syrienne du PKK [organisation pro-kurde désignée terroriste par la Turquie, les Etats-Unis et l'Union européenne, ndlr] par une coalition internationale. ''Le PYD et le PKK sont pareils à nos yeux'', a lancé Erdogan, en déplorant le fait que la coalition privilégie le PYD seul et non pas d'autres organisations en lutte contre l'EIIL.

''La zone sécurisée n'est pas un acte d'invasion, elle a pour but d'offrir un moyen aux réfugiés syriens en Turquie de rentrer dans leur pays de manière sûre'', a insisté Erdogan en rappelant que les camps de réfugiés en Turquie sont d'ores et déjà situés près de la frontière turco-syrienne. 

Le président turc a ajouté qu'ils examineront avec les forces armées turques, le Ministère des Affaires étrangères ainsi qu'avec les autorités américaines les détails d'une zone sécurisée ''couvrant une superficie de quelques kilomètres carrés au long de la frontière''.

Erdogan s'est aussi interrogé sur la réaction précise à l'occupation de la ville frontalière de Kobané en Syrie par l'EIIL face au manque d'action ‘’lorsque ce dernier s'emparait d'un tiers du territoire irakien’’. ''L’insistance sur Kobané serait significative'', a-t-il poursuivi.

A cet égard, Erdogan a noté que le Royaume-Uni s'intéresse, de son côté, aux développements en Irak seul, tout en restant indifférent aux hostilités en Syrie.

Interrogé aussi sur les récentes allégations de l'attribution d'un statut de ''négociateur'' au dirigeant du PKK, Abdullah Ocalan, dans le cadre du processus de résolution de la questio kurde, ainsi que l'amélioration des conditions de son incarcération, Erdogan a souligné que ''l'usage d'un terme pareil (négociateur) serait dangereux''.

''Quelque chose a pourtant changé ces derniers temps, Imrali (l'île où est détenu Ocalan) et la montagne [montagne de Kandil où se retire le PKK en Irak, ndlr] ne sont plus du même avis'', a-t-il mis en relief.

Finalement, au sujet de l'élection des membres non-permanents au Conseil de sécurité des Nations unies, Erdogan a regretté la ''déviation'' de 140 pays ayant promis à la veille du vote de soutenir la candidature turque. 

''Nous ne déplorons pas l'élection de l'Espagne, pourtant, nous avons vu ces 140 pays, avec lesquels nous avons des engagements particuliers, se raccrocher au ministère espagnol des Affaires étrangères'', a conclu le président turc.

 
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