L’Union européenne conclut un accord avec la Turquie sur les réfugiés
« L’accord est conforme à la loi [...]. Il respecte les exigences européennes et internationales » a affirmé le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker.

Ankara
AA/Bruxelles
Les dirigeants de l’Union européenne (UE) ont conclu, vendredi, un accord avec la Turquie qui permettra d’ouvrir un nouveau chapitre dans le processus d’adhésion du pays à l’UE, en échange du renvoi vers la Turquie de réfugiés entrés en Europe depuis la Grèce.
Le Premier ministre turc Ahmet Davutoglu a rencontré, vendredi, les 28 dirigeants de l’Union européenne pour conclure l’accord qui doit permettre d’endiguer le flux de réfugiés transitant par la Grèce pour atteindre l’Europe.
« Le principal objectif est d’empêcher la mort d’enfants, de femmes, de jeunes et de personnes âgées dans la mer Egée et différents endroits de la région, ainsi que de décourager les trafiquants d’êtres humains et d’encourager la migration légale » a expliqué Davutoglu.
Le Premier ministre turc s’est exprimé lors d’une conférence de presse conjointe avec le président du Conseil européen, Donald Tusk, et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, à la suite du Sommet Turquie-UE, vendredi, à Bruxelles.
En vertu de l’accord, tous les réfugiés et les migrants arrivés en Europe depuis la Grèce, à compter du 20 mars, seront renvoyés en Turquie à la suite d’évaluations individuelles «parfaitement conformes au droit international».
« L’accord est conforme à la loi, il n’y a aucun doute à ce sujet. Il respecte les exigences européennes et internationales » a affirmé Juncker, en réponse à une critique des Nations Unies qui craignent que l’accord ne soit une violation du droit à la protection.
En échange l’Union européenne devra réinstaller, à partir du 4 avril, les réfugiés syriens se trouvant déjà dans des camps en Turquie.
L’UE a également accepté d’accélérer le processus d’intégration de la Turquie au bloc européen en ouvrant le Chapitre 33 ayant trait aux dispositions financières et budgétaires, d’ici au 30 juin prochain.
S’exprimant lors d’une conférence de presse après le sommet, le Premier ministre italien Matteo Renzi a réitéré le soutien de son pays au processus d’intégration de la Turquie à l’Union européenne.
Ankara a également demandé la suppression des visas pour ses citoyens voyageant en Europe d’ici à la fin du mois de juin, ainsi qu’une aide financière supplémentaire de 3 milliards d’euros [3,3 milliards USD] en plus des trois milliards d'euros déjà convenus, pour faire face aux besoins des réfugiés syriens en Turquie.
En vertu de l’accord, l’UE doit en outre accélérer le déboursement de trois milliards d’euros promis pour ce même objectif.
« Le point le plus important est la libéralisation des visas. Nous espérons que cela arrivera avant la fin du mois de juin » a déclaré Davutoglu.
La Turquie doit satisfaire à 72 exigences dans le cadre de la feuille de route pour obtenir la libéralisation des visas, y compris des points concernant la gestion de la migration et la sécurité et l’ordre public.
Jusqu’à présent, 37 de ces exigences ont été satisfaites, tandis que 35 demeurent.
« Nous [Turquie] satisferont à toutes ces exigences et nous espérons que l’UE fera sa part » a conclu Davutoglu.